Face à une crise sanitaire qui dure depuis plus d’un an, et qui a vu des variants s’imposer dans notre pays, les Français sont de plus en plus enclins à se faire vacciner contre le Covid-19 – et particulièrement les professionnels hospitaliers : tels sont les enseignements d’un sondage réalisé par l’IFOP pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH)*.
Les professionnels hospitaliers sont ainsi 82 % à vouloir se faire vacciner (ou à l’avoir déjà fait) contre 65 % des Français (grand public) et 60 % des étudiants hospitaliers. L’acceptation de la vaccination des Français s’affiche en net progrès : en novembre, ils n’étaient que 41 % à envisager de se faire vacciner.
Plus le niveau d’information est élevé, plus l’intention de se faire vacciner augmente. Du côté des professionnels hospitaliers, ceux qui se déclarent « bien informés » sur la vaccination adhèrent à 91 %. Leur soutien chute à 70 % lorsque leur information sur les vaccins est jugée insuffisante, soit 21 points d’écart.
Dans le grand public, ce facteur est particulièrement décisif puisque les « biens informés » sont très favorables à la vaccination (79 %), alors que ce taux d’adhésion s’effondre (49 %) dans le cas contraire.
Facteur âge
Selon ce même sondage, le taux d’intention de vaccination est plus modeste chez les étudiants puisque seuls 60 % d’entre eux ont l’intention de se faire vacciner (ou le sont déjà). Le critère de l’âge explique cette résistance, comme l’ont montré d’autres études. « Moins à risques, ils sont à la fois moins prioritaires sur la vaccination et donc moins vaccinés que leurs confrères, et également moins enclins à se faire vacciner », souligne l’étude. Ce clivage se retrouve très nettement en population générale : la moitié seulement des moins de 35 ans ont l’intention de se faire injecter le sérum (ou sont déjà vaccinés) alors que 71 % des plus de 35 ans adhèrent à cette perspective.
L’étude s’est intéressée aussi aux principaux motifs des seuls réfractaires (base de l’échantillon qui ne souhaite pas se faire vacciner). Le manque de recul sur des vaccins conçus très rapidement et la crainte des effets secondaires sont mis en avant (aussi bien chez les professionnels que dans le grand public).

À noter que la quasi-totalité des professionnels hospitaliers en exercice ressentent une responsabilité pédagogique vis-à-vis de leurs proches en ce qui concerne le respect des gestes barrières (97 %), l’information sur les symptômes (95 %) ou la recommandation de la vaccination (83 %).
La seule porte de sortie
Enfin, près de trois quarts des professionnels hospitaliers (72 %) et un peu plus deux tiers des Français (68 %) considèrent que le vaccin est aujourd’hui « incontournable » pour sortir de l’épidémie.
Pour la moitié des hospitaliers (et aussi 55 % des Français), la principale raison invoquée pour la vaccination est l’autoprotection. Les motivations des étudiants sont plus altruistes : 70 % d’entre eux souhaitent avant tout protéger les autres.
L’enquête a été menée en ligne par questionnaire auto-administré auprès de deux échantillons distincts : d’une part auprès de 5 250 professionnels hospitaliers (du 8 au 17 mars) parmi lesquels des étudiants hospitaliers (majoritairement en soins infirmiers), des personnels actifs ou retraités – infirmiers, aides-soignantes, agents administratifs – et des décideurs ; et d’autre part auprès de 1 035 personnes âgées de plus de 18 ans (du 16 au 18 mars, méthode des quotas)
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