Les Alpes-Maritimes vont expérimenter pour une période initiale de 15 jours une nouvelle modalité de lutte contre le Covid-19, inédite en métropole* : le confinement territorialisé. Les deux prochains week-ends (deux derniers des vacances scolaires), des mesures de confinement entreront en effet en vigueur dans les communes du littoral, a annoncé ce 22 février le préfet Bernard Gonzalez. Une mesure souhaitée par le maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi, redoutée par son homologue d'Antibes, Jean Leonetti.
Des sorties d'une heure maximum, dans un rayon de 5 km du domicile, seront autorisées sur attestation, pour des motifs dérogatoires (courses, rendez-vous médical, sortie des animaux, promenades) du vendredi 18 h au lundi 6 h dans une zone s'étendant de Théoule-sur-Mer à Menton, qui concentre près de 90 % de la population du département. Le port du masque sera obligatoire, et la musique amplifiée ainsi que la consommation d'alcool seront interdites sur la voie publique.
Contrôles à la frontière renforcés
Tous les commerces seront fermés (avec possibilité de faire du « click and collect » et des livraisons à domicile), sauf le secteur alimentaire, les stations-service, les garages ou les pharmacies. Plus largement, dans tout le département, à compter de mardi 23 février, les commerces de plus de 5 000 m2, sauf les pharmacies et les commerces alimentaires, seront fermés. Pour les commerces de plus de 400 m2, la jauge passera de 10 à 15 m2 par visiteur. Le préfet qui a appelé à ce que les gestes barrière soient « appliqués très strictement », a notamment demandé « aux exploitants concernés de se doter d'un médiateur Covid » chargé de faire respecter les règles.
Les contrôles à la frontière italienne seront également renforcés, comme les contrôles dans les aéroports, avec des tests PCR aléatoires dans les aéroports de Nice et Cannes, a poursuivi le préfet, évoquant la possibilité de tester l'ensemble des passagers d'un vol.
Accélération de la vaccination
Bernard Gonzalez a également annoncé une « accélération » de la campagne vaccinale dans le département : 4 500 doses du vaccin Pfizer doivent être réceptionnées dans les prochains jours - soit 1 000 de plus que ce qu'avaient déjà promis les autorités lors de la visite du ministre de la Santé Olivier Véran à Nice samedi 20 février.
Enfin, la possibilité de se faire vacciner sera offerte aux personnes âgées de 50 à 64 ans et souffrant de comorbidités : de nombreuses doses du vaccin d'AstraZeneca doivent être envoyées dans les Alpes-Maritimes prochainement, a encore assuré le préfet.
Le taux d'incidence est particulièrement élevé dans la métropole niçoise, avec plus de 700 cas positifs pour 100 000 habitants, plus de trois fois la moyenne nationale (190), tandis qu'environ 10 % des tests de dépistage s'avèrent positifs (contre 6 % pour l'ensemble de la France), dans un contexte de diffusion du variant britannique, plus contagieux. En outre, les services hospitaliers sont « proches de la saturation », a souligné Romain Alexandre, le représentant de l'ARS Alpes-Maritimes.
Au niveau national, « la situation sanitaire reste inquiétante, a par ailleurs observé Olivier Véran, ce 22 février. Cela fait quatre ou cinq jours consécutifs que nous avons une nouvelle augmentation de la circulation du virus, mais nous n’en sommes pas du tout à la situation des Alpes-Maritimes ». Plus de 22 000 nouveaux cas de contaminations ont été enregistrés dimanche 20 février, le même niveau que samedi, contre moins de 19 000 en moyenne mi-février, selon les dernières données de Santé publique France.
* Un confinement est déjà appliqué depuis le 5 février à Mayotte
Avec AFP
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