Alors que l'idée d'un pass sanitaire fait son chemin, en France comme en Europe, l'Académie nationale de médecine demande que le dispositif soit fondé sur « la preuve d'une vaccination complète ou en cours (dès le 15e jour après la première dose) ». Il s'agirait ainsi, à proprement parler, d'un « pass vaccinal », et pas seulement d'un pass sanitaire, système qui prévoit la possibilité de faire valoir, à défaut d'une attestation de vaccination, un test négatif ou un certificat de rétablissement (test positif de plus de 15 jours).
« Par leur caractère incertain ou éphémère, les données d’anamnèse et les tests, virologiques ou sérologiques, ne peuvent fournir les garanties souhaitables. En pratique, seul un certificat de vaccination peut être envisagé et authentifié à partir du téléservice “Vaccin Covid” de l’Assurance-maladie », explique l'Académie. Et d'insister : « malgré les incertitudes persistantes concernant la durée de la protection induite par la vaccination, l’efficacité vaccinale contre la transmission et la survenue possible de mutants d’échappement du SARS-CoV-2, un certificat de vaccination constitue actuellement la meilleure preuve de l’acquisition d’un état d’immunité contre le Covid-19. »
Un effet incitatif
L'Académie souligne la nécessité que le dispositif soit accessible sur un support simple d’utilisation (un QR code dans l'application TousAntiCovid, comme prévu par les autorités, ou un papier), garantissant sécurité et confidentialité des données personnelles. Son développement accompagnerait la reprise progressive des activités économiques, sportives ou culturelles.
L'Académie nationale de médecine espère enfin qu'un tel « pass vaccinal » ait un effet incitatif sur la population encore indécise à l'égard de la vaccination.
Pass sanitaire pour les lieux de brassage en juin, selon Macron
Dans le cadre du calendrier du déconfinement dévoilé ce 29 avril, le Président de la République Emmanuel Macron a précisé qu'un pass sanitaire, « papier ou numérique (par l'application TousAntiCovid) permettant de montrer qu'on est vacciné ou testé négatif dans les deux jours qui précèdent » serait obligatoire pour pénétrer dans des lieux « où se brassent les foules, comme les stades, festivals, foires ou expositions », à partir du 9 juin. Il le sera encore au 30 juin pour accéder à des événements rassemblant plus de 1 000 personnes, normalement autorisés alors. En revanche, il ne sera pas nécessaire pour fréquenter « les lieux de la vie de tous les jours » (restaurants, théâtres, cinémas, etc.).
Les touristes européens devraient eux aussi présenter ce pass afin de pouvoir entrer en France à compter du 9 juin. Selon un cadre du quai d’Orsay, seuls les Européens seraient concernés à cette date mais « le champ du pass doit être précisé car le 9 juin le dispositif européen ne sera pas complètement en place », précise le quai d'Orsay à l'AFP.
Ce 29 avril, les eurodéputés se sont en effet prononcés pour un « certificat européen Covid-19 » (540 voix pour, 119 contre, 31 abstentions) pour fluidifier les voyages dans l'Union européenne. Mais plusieurs points de divergence restent à trancher devant le Conseil, qui représente les États membres, comme la possibilité ou non pour les pays d'imposer des mesures de restrictions supplémentaires (comme une quarantaine) à l'entrée sur leur sol, la gratuité des tests ou la définition des vaccins reconnus par le dispositif.
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