Alors que l’ensemble des indicateurs de suivi de l’épidémie sont à la hausse (nouvelles contaminations, hospitalisations et entrées en réanimation), les nouvelles mesures de restriction dans 16 départements annoncées le 18 mars par le Premier ministre seront-elles suffisantes pour casser la dynamique épidémique actuelle ?
Lors du dernier point épidémiologique de Santé publique France (SPF), Lætitia Huiart, directrice scientifique de l’agence, a invité à rester « très humble » sur l’anticipation de l’impact des mesures, tant les « paramètres évoluent » : « on est toujours surpris par les effets des mesures », explique-t-elle. Car, au-delà de leur propre impact, un « effet symbolique » des annonces est observé avec des retombées « multiples » : l’annonce d’un couvre-feu à un endroit « entraîne des changements de comportements ailleurs ».
Effet mitigé du confinement le week-end
Dans les territoires où des mesures de confinement ont été instaurées le week-end (Alpes-Maritimes et agglomération de Dunkerque), les résultats sont encore complexes à analyser. « Nous manquons encore de recul », observe Guillaume Spaccaferri, épidémiologiste à SPF. Dans les départements concernés, une baisse des contaminations a été constatée dans les jours qui ont suivi, avant que leur nombre ne stagne sur un plateau élevé. « Ça semble même repartir dans les Alpes-Maritimes », poursuit-il, semblant indiquer que la « mesure n’est pas totalement suffisante ».
Quelles que soient les mesures adoptées, ce qui est « probablement prépondérant » reste de réduire les interactions à risque (sans masque), d’effectuer un dépistage « au moindre doute » et de tracer et isoler les cas contacts, insiste le Dr Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à SPF. Alors que le variant 20I/501Y.V1 (UK, aussi nommé B1.1.7) est dominant dans 91 départements métropolitains, la baisse des expositions devient « encore plus importante », poursuit-il.
L’espoir repose désormais en partie sur la vaccination, dont les effets sont « déjà là » et vont « s’amplifier », assure le Dr Lévy-Bruhl, soulignant la baisse des hospitalisations chez les plus de 75 ans. Ainsi, la distribution par âge des patients hospitalisés évolue vers les tranches moins âgées.
Des patients plus jeunes à l’hôpital
Le nombre de patients admis à l’hôpital de 15 à 74 ans, et surtout de 15 à 44 ans, augmente depuis la semaine 4 (fin janvier). Cette tendance à l’augmentation du risque d’hospitalisation parmi les adultes jeunes pourrait être un effet du variant 20I/501Y.V1. « Il semble qu’en moyenne les cas soient plus sévères », avance prudemment l’épidémiologiste.
Publiée dans le « BMJ », une étude britannique tend à montrer la plus forte létalité de ce variant. En France, le constat est, pour l’instant, surtout celui d’un « avantage compétitif » certain du variant 20I/501Y.V1. Ce dernier poursuit sa progression sur le territoire, tandis que les cas liés aux variants dits sud-africain et brésilien restent stables.
Concernant le variant breton, les investigations sont toujours en cours, mais sont compliquées par les difficultés à le détecter avec les tests PCR nasopharyngés. Des prélèvements plus profonds pulmonaires semblent ainsi nécessaires. Malgré cette difficulté, les investigations se poursuivent avec l’objectif de « le circonscrire », indique le Dr Lévy-Bruhl.
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