L’UMP SOUFRE du syndrome de l’extrême droite qui a ruiné les chances de Nicolas Sarkozy. De sorte que la droite est plus divisée que la gauche. La première comprend deux camps irréconciliables, alors que la seconde s’unira pour le partage des responsabilités. À quoi s’ajoute le devoir, pour beaucoup d’électeurs, d’assurer au président Hollande une majorité parlementaire qui renforcerait son action.
Cela signifie-t-il que certains des électeurs de Nicolas Sarkozy (plus de 48 % des suffrages au second tour de la présidentielle) sont tenus de déserter leur camp au nom de l’harmonie politique ? C’est d’autant moins sûr, que, selon les sondages, la moitié des électeurs pensent que le bilan de l’ex-président est bon. Ce jugement peut paraître surprenant, compte tenu des critiques nombreuses qui n’ont cessé de pleuvoir sur l’action politique de M. Sarkozy. Mais la preuve est ainsi fournie que tous les Français n’approuvent pas le programme du président socialiste, que, peut-être, ils sont plus favorables aux réformes accomplies entre 2007 et 2012 qu’à celles que veut engager M. Hollande.
L’ELECTEUR DE DROITE SERA MOINS MOTIVE PAR LA COHERENCE QUE PAR SES CONVICTIONS
« Président de tous », le chef de l’État a déjà eu, sur le pays, un effet apaisant. Sa victoire a diminué les tensions sociales. Ses premières mesures, calculées pour apporter un peu de soulagement à la population pendant une crise longue et dure, sont populaires. L’accent qu’il a mis sur la déontologie et l’éthique politiques est perçu comme un engagement dans le sens d’une gestion honnête, transparente, débarrassée des conflits d’intérêt et des risques de corruption. Certes, il ne suffit pas d’un simple discours moral pour échapper, au moment de gouverner, aux tentations dangereuses. On a vu comment la condamnation, certes lointaine et non infâmante, du nouveau Premier ministre, a été balayée d’un revers de main ; comment, avant l’élection présidentielle, un accord conclu avec les Verts a été prestement modifié, ou comment la passation des pouvoirs présidentiels a été expédiée par François Hollande. On se gardera bien de partager la sévérité des commentaires de Jean-François Copé sur ces incidents sans gravité. Mais on n’oublie pas que, lorsque la droite gouvernait, rien ne lui a été pardonné, que la moindre de ses erreurs a été amplifiée.
La gauche au pouvoir dénonce l’attitude revancharde de la droite défaite. La position de l’UMP, qui aspire à gagner les législatives, est présentée par nos nouveaux gouvernants comme une tentative de déstabilisation du pays. Il est vrai que le président Hollande, d’un calme olympien en toutes circonstances, ne participe pas à ce dialogue hérissé d’armes contondantes. Il avait confiance en lui il y a plus d’un an. Sa victoire renforce cette confiance d’une manière exponentielle. Il se présente comme l’héritier de François Mitterrand. Jacques Chaban-Delmas avait demandé au président fraîchement élu en 1981, qu’il connaissait fort bien, de ne pas dissoudre l’Assemblée. Mitterrand avait refusé, et à juste titre, puisque les élections lui ont accordé une majorité, ce qui lui a permis de faire entrer des communistes au gouvernement. M. Hollande estime que les législatives lui donneront à coup sûr une majorité, fût-elle plurielle (ce qui produirait un gouvernement comprenant non seulement des Verts mais des mélenchonistes). Il est admis que le président appartient à la social-démocratie et au centre gauche. Mais le vieux trotskisme qui imprègne EELV et le Parti de gauche rique de peser sur son action.
Face au risque d’une gauchisation croissante de l’action gouvernementale, que l’on ne tiendra pas pour certaine, ne fût-ce qu’à cause des déficits et de la dette, l’électeur de droite sera moins adepte de la cohérence entre l’exécutif et le législatif que motivé par ses convictions. Il n’y aura sans doute pas de cohabitation pour une très bonne raison : si la droite est traditionnellement majoritaire, sa majorité est plombée par le Front national, dont l’objectif est de remplacer l’UMP, ce qu’à Dieu ne plaise. Mais il peut y avoir une forte minorité qui, comme la gauche entre 2007 et 2012, ne manquera pas de rappeler que défaire les réformes, c’est perdre un temps précieux dans la course au redressement.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité