La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a rappelé aujourd’hui que François Hollande était opposé à une dépénalisation du cannabis, toutefois prônée par la dirigeante écologiste et ministre du Logement, Cécile Duflot. La question de la dépénalisation rebondit à quatre jours du premier tour des législatives.
Ce sujet n’a pas été « évoqué en Conseil des ministres », a assuré Najat Vallaud-Belkacem qui estime que les propos de Cécile Duflot ont été « tenus en qualité de chef d’un parti (Europe Ecologie-Les Verts, ndlr) ». La porte-parole du gouvernement a précisé que Cécile Duflot doit céder son poste de secrétaire nationale du groupe EELV le 23 juin prochain. C’est une « situation tout à fait transitoire, qui ne durera pas », a-t-elle fait valoir. « Il n’y a pas de raison de douter un instant de la position du président de la République sur ce sujet ».
Le cannabis mérite un débat
Désireux de s’exprimer en tant qu’« ancien ministre de la Santé et aussi en père de famille », Xavier Bertrand s’est dit « en total désaccord » avec Cécile Duflot. « Tout ce débat "ah c’est pas grave, ce sont des drogues douces, ça fait pas mal", c’est faux! », a-t-il tranché.
« Je trouve normal que Cécile Duflot soit une ministre ouverte qui donne son opinion tout en disant que ce n’est pas la position du gouvernement », a jugé Daniel Cohn-Bendit, eurodéputé écologiste. « Est-ce qu’on veut des ministres hypocrites? », s’est agacé le leader de mai 1968, pour qui la question de la dépénalisation du cannabis mérite un « vrai débat ». « Mais qu’on arrête d’en faire un grand problème politique! ».
Pour un usage thérapeutique
L’ancien ministre socialiste de l’Intérieur, Daniel Vaillant, qui s’est déjà montré favorable à une « légalisation contrôlée » du cannabis dans un rapport interne au groupe socialiste à l’Assemblée nationale, s’interroge : « Est-ce que la lutte contre le cannabis est une réussite en France ? La réponse est non ». Il y a, en France, 13,5 millions de personnes qui ont déjà fumé et plus de 4,5 millions qui fument annuellement, a-t-il rappelé en dénonçant l’économie parallèle et la violence qui découlent du trafic. Le député-maire du XVIIIe arrondissement de Paris a promis des « initiatives » à l’Assemblée lors du prochain quinquennat en faveur de l’utilisation du « cannabis thérapeutique ». « Sur cette question précise, je pense qu’il faut faire évoluer la législation et donner aux médecins la capacité de soigner et d’empêcher la douleur des gens ».
Le président du groupe PS au Sénat, François Rebsamen a également souhaité la tenue d’un débat tout en concédant que ce n’était « pas le moment » d’évoquer le sujet. « Dans ce pays, on se voile les yeux et aujourd’hui des jeunes qui fument du cannabis dans la rue sont fichés au fichier des empreintes génétiques comme des grands bandits alors qu’en réalité, c’est de soins thérapeutiques et de prévention dont on a besoin », a-t-il dit en référence aux propos de François Hollande qui s’était ainsi exprimé lors de la primaire socialiste.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité