LA LOURDE DÉFAITE de la majorité présidentielle, dimanche dernier aux élections régionales, a amené l’Élysée et Matignon à réagir vite. La gauche a largement remporté le deuxième tour de ce scrutin en recueillant 54,05 % des voix, loin devant la droite à 35,37 % et le Front national (9,17 %). La situation a été jugée suffisamment préoccupante pour amener le président de la République à procéder dès le lendemain, avec Matignon, à un remaniement du gouvernement.
Si tous les membres du gouvernement qui étaient candidats aux régionales ont été battus, certains ont payé leur échec plus cher que d’autres. Après sa déculottée en Aquitaine (28 % des suffrages pour sa liste), Xavier Darcos quitte le ministère du Travail – il y laisse en chantier la réforme de la médecine du travail qu’il avait relancée ces derniers mois. C’est Éric Woerth, jusqu’alors ministre du Budget et pilote à ce titre des lois de financement de la Sécu, qui le remplace. À lui de mener à bien la réforme des retraites. Au petit jeu des chaises musicales, Éric Woerth cède son portefeuille du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’État, à François Baroin, réputé proche de Jacques Chirac. Le villepiniste Georges Tron entrera également au gouvernement. Sous la tutelle d’Éric Woerth (toujours lui !), il s’occupera de la Fonction publique. Martin Hirsch, haut commissaire aux Solidarités actives, quittera le gouvernement. Il en avait manifesté le désir avant les régionales.
Enfin, et contrairement aux nombreuses rumeurs qui faisaient état d’un possible départ, Roselyne Bachelot a été confirmée dans ses fonctions de ministre de la Santé. Elle pourra poursuivre dans les prochaines semaines l’application de sa loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) dont de très nombreux décrets sont toujours attendus. La mise en place des agences régionales de santé (ARS) à partir d’avril, la poursuite de la refonte de la permanence des soins ou encore la réforme du développement professionnel continu (DPC) sont au programme. Le tout (voir ci-dessus) sur fond d’hostilité croissante des professionnels de santé, tant libéraux qu’hospitaliers.
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