Reconduite dans ses fonctions de ministre de la Santé, Roselyne Bachelot va bientôt souffler ses trois bougies avenue de Ségur où elle a pris ses quartiers le 19 mai 2007, dès l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Sa longévité est remarquable à un portefeuille réputé difficile et éprouvant – « C’est un ministère de la vie et de la mort, un ministère de la souffrance (...), expliquait Bernard Kouchner dans nos colonnes il y a quelques années. C’est aussi, beaucoup plus qu’on ne le croit, le ministère de l’urgence. Il faut y être à l’affût en permanence, ne rien laisser passer. »
Parmi la trentaine de ministres qui se sont succédé à la Santé au gré des gouvernements depuis le début des années 1970, peu ont tenu autant de temps que Roselyne Bachelot. Son prédécesseur, Philippe Bas, était « intérimaire » et de ce fait facile à battre (il est resté en poste un peu moins de… deux mois) mais si l’on opère un voyage dans le temps, on constate que les ministres de la Santé « durent » en moyenne un an, deux tout au plus. Jusqu’ici, pour trouver plus constant que Roselyne Bachelot, il faut remonter jusqu’à… Edmond Hervé (qui fut secrétaire d’État à la Santé dans les gouvernements Mauroy puis Fabius entre 1983 et 1986), avant lequel seule Simone Veil (ministre de la Santé et de la Sécurité sociale de Chirac puis de Barre de 1974 à 1978) avait fait mieux.
La longue préparation, le vote et la mise en application, toujours en cours, de la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires), l’accompagnement de trois lois de financement de la Sécurité sociale – dont deux sur fond de crise économique –, la gestion de la grippe A(H1N1)v dans ses versants épidémique et polémique, les manifestations à répétition sous les fenêtres du ministère, y compris, fait inédit, celle de mandarins inquiets de l’avenir de l’hôpital… Rien de tout cela n’a usé Roselyne Bachelot, ont estimé, au moment de faire valser quelques étiquettes à l’intérieur du gouvernement, François Fillon et Nicolas Sarkozy. Qui lui laissent donc, entre autres, affronter la grogne montante du corps médical.
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