DEPUIS 2008, la France doit faire face à une réémergence des cas de rougeole. Trois vagues épidémiques successives ont déjà été observées, la troisième ayant débuté en octobre 2010 avec un pic atteint en mars 2011. Dans le bulletin « Eurosurveillance », C. Huoi et coll. dressent un bilan de des cas de rougeole diagnostiqués dans quatre établissements hospitaliers de la ville de Lyon : hôpital Édouard-Henriot, Centre hospitalier Lyon-Sud, Le Groupe hospitalier Nord et l’hôpital Femme-mère-enfant entre le 1er janvier 2010 et le 8 juillet 2011.
Sur la période de l’étude, 407 cas de rougeole ont été diagnostiqués dont 226 (56 %) chez des enfants. Les plus fortes incidences ont été observées chez les moins de un an (n = 129, 32 %), chez les 17-29 ans (n = 126, 31 %). Parmi les personnes touchées, 72 (18 %) ont présenté des complications (pneumopathie, encéphalite ou autres). Chez les moins de 1 an, 17 (13 %) ont eu des complications et 25 (19 %) ont dû être hospitalisés. Aucun décès n’a été signalé.
Risques et complications.
Parmi ceux dont le statut vaccinal était connu, seulement 22 % étaient vaccinés. Des sérologies effectuées chez 2 763 personnes (1 398 patients et 1 365 membres du personnel soignant) montrent que 38 % des patients de moins de 30 ans n’étaient pas protégés (IgG) contre la rougeole (16 % chez les plus de 30 ans). Cette proportion était, parmi le personnel soignant, de 11 % pour les moins de 30 ans et de 3 % pour les plus de 30 ans.
Au cours de cette troisième vague épidémique, 13 cas de rougeole sont survenus chez des femmes enceintes (7 cas chez des jeunes femmes de moins 30 ans) : 1 cas au cours du premier trimestre, 6 au cours du deuxième trimestre, 7 au troisième trimestre et dans le post-partum immédiat. Quatre d’entre elles ont développé une complication pulmonaire et une cinquième a eu un accouchement prématuré. Les auteurs rappellent que la prématurité peut être la conséquence de l’infection par le virus morbilleux même si dans le cas lyonnais la preuve n’a pas été établie. Selon eux, les femmes en âge de procréer doivent être informées des risques et des éventuelles complications, notamment un risque d’anomalie et de mort fœtale. « La rougeole chez la femme enceinte ne doit pas être considérée comme un diagnostic rare en cas d’épidémie et doit être évoquée systématiquement chez une femme enceinte présentant une pneumonie », soulignent-ils.
L’étude a aussi mis en évidence, l’attention particulière qui doit être portée aux nouveau-nés de moins de un an qui ne peuvent être vaccinés (à 6 mois, 90 % d’entre eux ne sont plus protégés par les anticorps maternels). Enfin, les campagnes de rattrapage doivent cibler les personnes de moins de 30 ans qui n’ont pas reçu les deux doses du vaccin et le personnel médical.
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