Plusieurs associations de défense des droits des homosexuels ont dénoncé ce qu’elles appellent la « reculade » du gouvernement sur l’assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA pour procréation médicalement assistée) pour les couples de femmes. La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a affirmé dimanche 27 avril que l’AMP n’était « pas une question qui aujourd’hui est sur la table ». Le lendemain, le secrétariat d’État chargé de la Famille confirmait que le sujet n’était « pas à l’ordre du jour ».
Le gouvernement avait déjà renoncé à inscrire la question de l’AMP dans le projet de loi sur la famille, dont la discussion avait été reportée à 2015 par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
« Les personnes LGBT ne sont pas des pigeons que l’on peut appâter tous les cinq ans, une promesse à la fois », réagit dans un communiqué l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans, dénonçant une « trahison ».
« La question de la PMA pose celle du droit des femmes à disposer de leur corps et à décider de leur maternité, elle n’est pas un sujet que l’on peut jeter en pâture aux réactionnaires », souligne-t-elle.
« Les couples de femmes (...) continueront à aller à l’étranger pour une PMA et utiliseront au retour le pis-aller incertain de l’adoption de l’enfant du conjoint pour espérer garantir à leurs enfants la protection de leurs deux mères », note l’association. « Nos familles existent, la politique de l’autruche à leur égard ne pourra durer éternellement », prévient-elle.
Une promesse du candidat Hollande
De son côté, SOS homophobie rappelle que le candidat François Hollande s’était déclaré favorable à cette mesure lors de la campagne présidentielle de 2012. Mais, « d’hésitations en reculades, la promesse est devenue renoncement », dénonce l’association dans un communiqué. Elle « en appelle au gouvernement pour qu’il prenne en compte les préoccupations de toutes les femmes et s’engage clairement sur l’égalité ».
Le gouvernement « a choisi d’ouvrir l’accès au mariage en laissant de coté l’indispensable réforme de la filiation et le nécessaire élargissement de l’accès à la PMA », regrette pour sa part l’association Les Enfant d’Arc en Ciel qui accompagne les couples homosexuels dans leur projet parental. Pour elle, « la situation actuelle est bancale, injuste et discriminante pour de nombreux enfants et de nombreuses femmes qui sont exclus de la protection que le Parti socialiste leur avait pourtant promise ».
A contrario, La Manif pour tous, fer de lance de la contestation de la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, et les Associations Familles Catholiques se sont félicitées de la décision du gouvernement de ne pas légiférer sur l’assistance médicale à la procréation.
Le sujet doit faire l’objet d’un avis par le Comité consultatif national d’éthique d’ici à la fin de l’année 2014. Le gouvernement devrait alors à nouveau se pencher sur la question.
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