Après le plan AVC, une hausse « encourageante » de l'orientation vers les SSR spécialisés

Par
Publié le 16/05/2017
Article réservé aux abonnés
avc

avc
Crédit photo : S. Toubon

C'est un bilan en demi-teinte que livre une étude du « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) à propos de l'évolution de l'admission en soins de suite et de réadaptation (SSR) après un accident vasculaire cérébral (AVC), à la suite du plan national AVC (2010-2014).

L'organisation de la filière, qui y est fortement encouragée, ne s'est accompagnée que d'une augmentation limitée du taux global d'admission entre 2010 et 2014, révèle l'équipe dirigée par Amélie Gabet d'après les bases d'hospitalisation du PMSI-MCO. Néanmoins, l'étude met en avant une orientation plus importante vers les SSR spécialisés, qu'elle qualifie « d'encourageante ».

Un pilier de la prise en charge

Malgré une meilleure prise en charge à la phase aiguë ces dernières années, le nombre croissant d'AVC soulève des inquiétudes, compte tenu de la fréquence des séquelles graves et d'une mortalité élevée. La rééducation en SSR est « un pilier de la prise en charge à la suite d'un AVC, favorisant l'amélioration de la qualité de vie la réduction du niveau de dépendance, la diminution du risque cardio-vasculaire global », est-il rappelé dans le « BEH ».

Alors que la Haute Autorité de santé (HAS) préconise une prise en charge précoce en SSR pour tous les patients présentant des séquelles fonctionnelles à la suite d'un AVC, « en 2014, seul un patient sur 2 présentant une paralysie après son AVC était hospitalisé en SSR », est-il relevé dans le « BEH ».

Davantage de SSR chez les < 35 ans et les > 75 ans

Plus en détail, si le nombre de patients admis en SSR a augmenté entre 2010 (n = 20 950) et 2014 (n = 24 681), l'étude montre que le taux correspondant a peu évolué (+ 1,6 %/an). « Une augmentation significative des taux ne concernait que les patients de moins de 35 ans ou de plus de 75 ans », est-il précisé.

L'admission en SSR était fortement associée à un âge avancé, à la présence de séquelles motrices et aux AVC hémorragiques. Le passage en unité neurovasculaire (UNV) augmentait la probabilité d'admission en SSR jusqu'à 75 ans.

Une priorité à maintenir

« La part des patients admis en SSR neuro-locomoteur a augmenté, atteignant 44 % des SSR en 2014 », rapporte l'étude. Et plus de la moitié des patients présentant une dépendance fonctionnelle élevée à l'entrée en SSR a bénéficié d'une amélioration de son score de dépendance.

Au vu de ces résultats positifs, les auteurs concluent que le SSR neuro-locomoteur « constitue une étape majeure du parcours de soins des AVC, dont le développement sur l'ensemble du territoire est à poursuivre. La mise en place des groupements hospitaliers de territoires qui ont inscrit l'AVC et le handicap parmi leurs axes prioritaires va dans ce sens ».


Source : lequotidiendumedecin.fr