Les études sur les grossesses sont nombreuses dans les pays en développement, plus rares dans les pays développés notamment en France. L’expérience que viennent de publier E. Debras et coll. menée en Seine Saint-Denis département où le taux de grossesses chez les adolescentes est parmi le plus haut de France (50 ‰ contre 24 ‰ en France métropolitaine) confirme que les adolescentes représentent une population précaire dont le suivi obstétrical est difficile.
Moins de suivi
L’objectif de cette étude de cohorte était de décrire le devenir obstétrical de mineures au sein de la maternité de l’hôpital Jean Verdier à Bondy. Les auteurs ont comparé trois groupes de patientes ayant accouché entre le 1er janvier 1996 et le 31 juillet 2011 : celles d’âge strictement inférieur à 16 ans (groupe 1, n=42), celles entre 16 et 18 ans (groupe 2, n=346) et un groupe constitué de toutes les adultes primipares âgées de plus de 18 ans et de moins de 25 ans (groupe 3, n= 4 689).
Les résultats sur le suivi montre que le nombre de consultations et le nombre d’échographies sont significativement plus faibles dans les deux premiers groupes. La moyenne du terme d’accouchement est de 37,7 SA (± 3,5) dans le groupe 1 versus 38,6 (±1,8) dans le groupe 2 et 38,9 (± 2,1) dans le groupe 3. Le taux de grande prématurité et de prématurité modérée est plus élevé dans le groupe 1, et la différence persiste en analyse multivariée. Les modes d’accouchement sont plus physiologiques chez les adolescentes avec plus de travail spontané, moins de césariennes et moins de manœuvres obstétricales. Le score d’Apagr est strictement identique dans les 3 groupes.
Plus de tabagisme et de carences nutritionnelles
Les patients mineures étaient statistiquement plus souvent célibataires, étudiantes et anémiées : le taux d’hémoglobine moyen avant l’accouchement statistiquement plus faible (p‹0,05) chez les adolescentes reflète une anémie ferriprive au cours de la grossesse qui est probablement le signe de troubles nutritionnels ou de carences. Le tabagisme actif est également plus fréquent.
Selon les auteurs, la grossesse des adolescentes reste un enjeu important pour les maternités d’un point de vue social ; toutefois, seul l’accouchement prématuré est plus fréquent.
E. Debras. Devenir obstétrical et néonatal des grossesses chez les adolescentes : cohorte de patientes en Seine-Saint-Denis. Gynécologie Obstétrique & Fertilité(2014).
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