Pour les voyageurs, « les risques sécuritaires sont aussi importants à considérer que les risques sanitaires, rappelle le Pr Christophe Rapp, infectiologue à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine et président de la Société de médecine des voyages (SMV). Deux sites sont importants à consulter avant un voyage : le site du ministère des Affaires étrangères, qui propose des fiches par pays (diplomatie et santé) ainsi que l'appli Ariane, et le site vaccination-info-service, qui dispose d'un volet pour le grand public et d'un autre pour les professionnels de santé depuis cette année. »
« Il est conseillé de prendre une vraie assurance santé pour le rapatriement, celle comprise avec le billet d'avion n'est pas suffisante, renchérit le Dr Priscila Pajaud, médecin généraliste spécialisé en médecine infectieuse et tropicale à la Maison du Chemin vert à Paris. Une petite trousse à pharmacie est nécessaire : du paracétamol, un AINS, du désinfectant. Les patients traités pour une maladie chronique doivent partir avec un stock suffisant de médicaments et leur ordonnance. »
Avant de partir, les vaccins doivent être à jour. « Beaucoup de gens partent sans avoir le DTP (dyphtérie-tétanos-polio) à jour », insiste le Dr Pajaud. La vaccination contre la rougeole doit être mise à jour avec 2 doses. Trois vaccins sont à vérifier pour l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine : fièvre jaune, hépatite A et la fièvre typhoïde. « La protection est pour toute la vie avec une dose pour le vaccin antiamaril et deux doses pour l'hépatite A, souligne le Dr Pajaud. Le vaccin contre la fièvre typhoïde doit être fait tous les 3 ans. » La liste des centres de vaccination internationale (CVI) contre la fièvre jaune est disponible sur le site smv.org. Le Pr Rapp attire l'attention sur le vaccin antirabique souvent négligé, surtout en cas de voyage en Asie, « les morsures de singes représentent 20 à 30 % des consultations en centre antirabique, explique-t-il. Les voyageurs se vaccinent trop tard et s'ils le font sur place, il faut se méfier des vaccins proposés, l'ANSM a ainsi lancé une alerte sur des contrefaçons aux Philippines ».
Rappelez l'importance de la prophylaxie antivectorielle (moustiquaire, répulsifs cutanés, etc.) qui protège à la fois « contre le paludisme, les arboviroses et les tiques, explique le Pr Rapp. La chimioprophylaxie antipalustre est complémentaire en cas de risque élevé, et surtout en Afrique ». L'atovaquone/proguanil et la doxycycline sont les deux options à retenir, en règle générale, explique l'infectiologue. « Attention à l'artémisia, souligne le Pr Rapp. Cette phytothérapie sous forme de tisane est très à la mode mais sans efficacité prouvée, il y a eu des cas graves de paludisme. »
Au retour, les voyageurs doivent consulter en cas de fièvre, d'éruption et de diarrhée. « Il faut penser à rechercher le paludisme, bien sûr », rappelle le Dr Pajaud. Penser à rechercher les arboviroses (Zika, dengue, chikungunya) par PCR dans les 5 jours suivant l'apparition des symptômes ou par sérologie après, « c'est remboursé en ville, explique le Pr Rapp. Ce ne sont pas des maladies graves mais la déclaration est obligatoire auprès de l'ARS, afin de limiter les cas autochtones ».
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)