Attaché de recherche clinique (ARC)

Véritable « chef d'orchestre » des essais cliniques

Par
Publié le 26/09/2018
ARC

ARC
Crédit photo : DR

Attaché de recherche clinique (ARC), technicien d'étude clinique (TEC) ou coordinateur d'essai clinique : ces trois appellations désignent une même profession. Celle qui consiste à organiser les essais cliniques et faire en sorte qu'ils se déroulent dans les meilleures conditions. « L'ARC travaille, néanmoins, davantage du côté des promoteurs (industrie pharmaceutique), tandis que le TEC ou le coordinateur d'essai clinique, exerce son métier du côté des institutionnels et des établissements hospitaliers », souligne Olivier Peyr, coordinateur de recherche clinique en rhumatologie, à l'hôpital Lariboisière, à Paris.

Préparer l'essai clinique

Avant de démarrer un essai clinique, le TEC doit en étudier la faisabilité au sein du centre où il travaille, par le biais de questionnaires de faisabilité et d'études institutionnelles ou industrielles. « Cette phase occasionne des discussions avec les divers intervenants de l'essai clinique et, notamment, avec les médecins investigateurs. Certains essais requièrent des méthodes et des techniques qui ne sont pas réalisables dans certains centres hospitaliers », précise Olivier Peyr. Le TEC doit également s'occuper de la gestion administrative (recueil des CV des investigateurs, de l'accord de confidentialité, documents nécessaires au promoteur…). Il doit, par ailleurs, gérer le financement de l'étude. « Ensuite, lorsque l'essai débute, le TEC doit mettre à disposition de l'ensemble des professionnels impliqués, une multitude d'outils de travail et, notamment, des documents qui permettent de collecter l'intégralité des données demandées par le promoteur. Ces documents seront visibles et partagés par les médecins investigateurs, mais aussi, par les infirmières, les radiologues, les aides-soignantes, les secrétaires médicales… », note Olivier Peyr.

Recruter, suivre les patients et collecter les données

Autre rôle clé du TEC : favoriser le recrutement de patients dans les essais cliniques. « Ce recrutement n'est pas toujours facile en rhumatologie car, pour un bon nombre de pathologies, les patients bénéficient déjà d'un arsenal thérapeutique efficace. La relation de confiance entre le médecin et son patient est essentielle pour convaincre celui-ci de participer à une étude. Pour aider les médecins à recruter les patients, nous réalisons une présélection des patients éligibles à l'aide des bases de données du service de rhumatologie et nous leur transmettons les résumés des études cliniques à venir et en cours de réalisation au service de rhumatologie. Nous appelons également parfois les patients et leur envoyons une note d'information concernant l'étude clinique qu'ils pourraient intégrer », explique Olivier Peyr. Une fois les patients recrutés, le TEC doit suivre les patients, les informer, effectuer les examens cliniques nécessaires et s'assurer qu'ils restent jusqu'à la fin de l'essai clinique. Le TEC collecte toutes les données des patients nécessaires à l'étude clinique, dans un cahier électronique et les transmet au promoteur, dans les meilleurs délais.

Les essais en rhumatologie

Actuellement, au sein du service de rhumatologie de Lariboisière, une vingtaine d'études cliniques sont en cours, dont 14 en phase de recrutement. Quatre essais (phase 3 et 4) sont effectués en partenariat avec l'industrie pharmaceutique et concernent les rhumatismes inflammatoires et dix essais sont institutionnels. « Certaines de ces études concernent de nouvelles thérapies (efficacité du traitement versus placebo), d'autres, des nouvelles stratégies thérapeutiques. Exemple : une étude compare la biothérapie à la trithérapie dans la polyarthrite rhumatoïde. Un autre essai compare, chez des patients ayant la goutte, la pertinence pronostique de deux examens d’imagerie. Par ailleurs, un essai en cours évalue l'efficacité d'un traitement (ayant déjà une autorisation de mise sur le marché dans la polyarthrite rhumatoïde) dans l'arthrose des mains. Enfin, nous menons six essais de cohorte destinés à apporter des connaissances supplémentaires sur certaines pathologies rhumatologiques et leurs traitements. », conclut Olivier Peyr.

Hélia Hakimi-Prévôt

Source : lequotidiendumedecin.fr