L'Agence nationale de la biomédecine (ABM) lance une nouvelle campagne d'information et de recrutement sur le don de gamètes, du 2 au 26 novembre. Spots radio, films d'animation diffusés au cinéma, bannières Internet… Le message incite à témoigner d'une solidarité désintéressée, et renvoie vers les sites dondovocytes.fr et dondespermatozoïdes.fr qui orientent vers les centres de don les plus proches.
Selon l'ABM, il faudrait annuellement 1 400 dons d'ovocytes et 300 dons de spermatozoïdes d'origines géographiques variées, pour répondre à la demande des couples infertiles en France. Chaque année, ils sont 3 500 nouveaux couples souffrant d'une infertilité médicale (une possible ouverture à des indications non médicales devrait être abordée lors des futurs états généraux de la bioéthique) à solliciter un don.
Or en 2015, 795 donneurs se sont présentés dans les centres AMP, 255 hommes, et 540 femmes. Et 1 227 enfants sont nés à l'issue d'une assistance médicale à la procréation avec don. Depuis, est entrée en vigueur l'autorisation pour des hommes et femmes nullipares de donner leurs gamètes en janvier 2016. Ce qui a « indéniablement » eu un effet positif, ne serait-ce qu'en termes de notoriété, lit-on dans le dernier rapport de l'ABM. En 2016, le nombre de nouveaux donneurs est passé à 493, et de nouvelles donneuses, à 729, soit une progression de 35 % en un an (autant que ces cinq dernières années), qui ne permet pas, néanmoins, d'atteindre l'autosuffisance.
Des donneurs trentenaires sensibilisés
L'ABM dessine le portrait des donneurs et receveurs, grâce à deux enquêtes quantitatives et qualitatives. La première, qui s'appuie sur 455 questionnaires remis dans les centres de dons entre décembre 2014 et avril 2017, met en lumière des candidats au don trentenaires. Plus de 60 % des femmes ont entre 32 et 26 ans, souvent après leur deuxième enfant, 21 % sont âgées de 26 à 29 ans. Les hommes semblent se déterminer après 32 ans, dès leur premier enfant : 51 % ont entre 32 et 38 ans et 27 % ont plus de 39 ans (ils peuvent donner jusqu'à 45 ans).
Les donneurs sont souvent motivés par un élément déclencheur (pour 64 % des femmes et 75 % des hommes), et ont été sensibilisés pour la moitié par des situations d'infertilité dans leur entourage. Ils considèrent leur don comme un acte de générosité, et en majorité, s'ouvrent de leur démarche à leurs proches.
Des couples infertiles en quête d'information et de soutien
L'enquête qualitative se penche sur le vécu de 20 couples devenus parents grâce à un don de gamètes. Si chaque histoire est différente, le recours à un don suppose souvent d'avoir accepté la stérilité et de dépasser certaines questions et doutes (ressemblances physiques, transmission de pathologie, construction de l'enfant, conception de la parentalité…).
Le traitement médical est très diversement vécu par les femmes. L'unanimité se dégage en revanche sur le besoin d'une information toujours plus précise et détaillée sur les étapes du don. L'entretien psychologique en début de parcours n'est pas toujours bien accueilli ; mais l'accompagnement pourrait être renforcé, demandent les couples, surtout lorsque tentatives et échecs se succèdent.
Après la naissance, les doutes s'envolent et les familles se sentent comme les autres, à ceci près que les parents se sentent très investis et forts d'une conception de l'éducation longuement mûrie. Revient néanmoins la question du comment en parler, à l'enfant - tous se prononcent plus une discussion précoce - et à l'entourage, pas toujours au fait de ce sujet.
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