Le traitement des gelures en caisson hyperbare permet-il de faire baisser les risques d’amputation ? C’est à cette question que l’équipe Gelox, formée par le Dr Emmanuel Cauchy, directeur de l’institut de formation et de recherche en médecine de montagne (Ifremont) se propose de répondre, dans le cadre d’une étude menée en partenariat avec les Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc et les Hôpitaux Universitaires de Genève (Suisse).
Le traitement des gelures en caisson hyperbare est déjà utilisé depuis de nombreuses années, les médecins partant du postulat qu’un traitement hyperbare favorise l’oxygénation des tissus et améliore le diagnostic. Pour autant, on ne sait pas de manière certaine si ce traitement est efficace. « Il n’existe pas, sur le sujet, de publications validées sur de longues séries. Au moins, le doute sera levé », confirme le Dr Emmanuel Cauchy, médecin urgentiste de formation et spécialiste des gelures. « Notre hôpital est l’un des seuls endroits au monde, grâce à la présence du Massif du Mont-Blanc, où l’on peut réaliser pareille expérience avec un nombre significatif de patients », ajoute-t-il. Depuis 50 ans, l’hôpital alpin fait effectivement référence. En 2011, l’équipe du Dr Cauchy a d’ailleurs publié le premier protocole de traitement du genre dans la revue « New England Journal of Medicine ». Dans ses travaux, le Dr Cauchy avait notamment mis en avant l’efficacité de l’iloprost, un principe actif permettant de réduire par deux le risque d’amputation quand la molécule est injectée dans les douze heures suivant la gelure.
40 patients
Pour l’étude Gelox, le médecin de montagne va comparer le traitement de vingt patients n’ayant, par le passé, pas bénéficié d’un traitement en caisson hyperbare, à celui de vingt autres patients qui bénéficieront quant à eux de séances. Concrètement, les patients atteints de gelures sont soumis à un traitement classique par iloprost puis, au rythme d’une séance d’1h30 par jour pendant 7 jours, ils sont transportés vers le caisson hyperbare des Hôpitaux Universitaires de Genève... d’où le coût élevé du programme (350 000 euros), financé conjointement par l’Union européenne, le conseil général de Haute-Savoie et la confédération suisse.
80 à 100 cas de gelures se présentent annuellement dans les services des Hôpitaux du Mont-Blanc, la plus importante cohorte mondiale. « 10 à 15 cas graves peuvent déboucher sur une amputation s’ils ne sont pas pris à temps. Ce chiffre est moins important depuis l’an dernier. Notamment à cause d’un hiver doux, nous n’avons pu recruter que sept patients au programme », convient le Dr Cauchy. Les résultats de l’étude Gelox promettent donc d’être connus d’ici deux à trois ans.
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