Les émulsifiants alimentaires, présents dans de nombreux plats transformés, pourraient jouer un rôle, du fait de leur interaction avec certaines bactéries du microbiote intestinal, dans le déclenchement d’inflammations intestinales chroniques, voire dans le développement de certaines pathologies comme la maladie de Crohn ou les rectocolites hémorragiques.
Des chercheurs de l’INSERM, du CNRS et de l’université de Paris ont exploré cette piste, alors que des travaux sur des modèles animaux ont déjà montré les effets négatifs de certains émulsifiants sur le microbiote. Leur étude, publiée dans « Cell Reports » (1), s’est penchée sur deux modèles de souris (l’un sans microbiote et l’autre avec un microbiote comportant huit espèces de bactérie) qu’ils ont colonisé avec une souche de la bactérie Escherichia coli associée à la maladie de Crohn (« AIEC ») avant de leur administrer deux émulsifiants.
Sans effet en l’absence de bactéries, la consommation d’émulsifiants a entraîné, en présence de bactéries, une inflammation intestinale chronique et des dérégulations métaboliques. « Nous avons ainsi pu identifier un mécanisme par lequel les émulsifiants alimentaires peuvent favoriser l'inflammation intestinale chronique chez les personnes abritant certaines bactéries, telles que les bactéries AIEC, dans leur tractus digestif », souligne Benoît Chassaing qui a coordonné l’étude.
Si d’autres recherches sont nécessaires pour identifier l’ensemble des bactéries interagissant avec les additifs alimentaires, il est désormais permis d’envisager à plus long terme des recommandations alimentaires ciblées selon les spécificités individuelles du microbiote.
(1) E. Viennois et al., Cell Reports, DOI :https://doi.org/10.1016/j.celrep.2020.108229, 2020
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