Alors que les recommandations européennes ont abaissé le seuil de CD4 à 350 cellules/mm3, la réalité reste bien différente, avec 15 à 38 % de présentations tardives qui, on le sait, ont un plus mauvais pronostic. Le problème étant particulièrement grave chez les migrants et chez les femmes, comme l’a très bien montré Sophie Matheron (Paris).
L’accès à l’information et à la formation est bien sûr crucial, d’où l’intérêt d’initiatives comme le programme Best (sponsorisé par BMS et Gilead), qui a pour but de sensibiliser, on line, les populations qui n’ont pas encore débuté le traitement alors que les guidelines recommandent de le faire.
Il faut aussi proposer des traitements de première ligne efficaces, bien tolérés et maniables (voir article ci-contre) mais aussi régler le problème de l’accès aux soins des plus défavorisés. À ce sujet, comment ne pas entendre Sophie Matheron quand, preuves à l’appui, elle démontre que le statut de migrant n’est pas, en soi, un facteur de mauvaise adhérence au traitement (cohorte APROCO). Par ailleurs, il ne faut pas se réfugier derrière de prétendues différences culturelles pour expliquer que l’on meurt plus du sida quand on est un migrant (OR = 1,5) et une femme (OR = 1,8) car l’accès aux soins est le facteur clé, à ce niveau. Or les mesures gouvernementales en faveur de la prise en charge du Sida, ne doivent pas faire oublier que pour tous les précaires, l’accès aux soins devient chaque jour plus difficile et coûteux.
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