Savoir reconnaître les informations sensorielles et adopter le comportement adéquat en présence d’un danger potentiel s’appelle la discrimination contextuelle. Un tel phénomène est déréglé chez les personnes souffrant de certains troubles anxieux, dont le syndrome de stress post-traumatique.
Des chercheurs de l’INSERM ont découvert les circuits neuronaux impliqués dans la discrimination contextuelle, grâce à un nouveau protocole comportemental, et à l’utilisation de l’optogénétique. Leurs résultats sont publiés dans « Neuron ». Le Dr Cyril Herry, directeur de recherche INSERM au Neurocentre Magendie de Bordeaux, et auteur principal de l’étude, explique au « Quotidien » les implications de cette étude.
« Notre équipe s’intéresse aux circuits neuronaux impliqués dans les réactions à la peur du fait de la grande prévalence des troubles anxieux chez l’homme, et de l’existence, dans certains de ces troubles anxieux, de problème de discrimination contextuelle », indique le chercheur. Le but était de décrire les circuits neuronaux impliqués pour aboutir, à terme, à de nouvelles thérapeutiques. »
Des neurones du cortex préfrontal projetés sur le tronc cérébral
Des études précédentes avaient montré, grâce à des approches lésionnelles, que le cortex préfrontal médian était impliqué dans la discrimination contextuelle. Mais les chercheurs de l’INSERM sont allés plus loin puisqu’ils ont identifié le circuit spécifique lié à ce comportement.
Pour parvenir à ce résultat, ils ont mis en place un nouveau protocole comportemental. « Nous avons mis des souris dans un contexte spécifique, dans lequel elles ont reçu des chocs électriques légers. Elles manifestaient alors des comportements de peur, liées à ce contexte aversif », précise le Dr Herry. Puis, nous avons changé seulement certains éléments du contexte en question (son, odeur, lumière…). »
Le changement de ces éléments faisait disparaître les manifestations de peur. Les chercheurs enregistraient alors en temps réel l’activité des neurones du cortex préfrontal. « Nous avons observé qu’une certaine sous-population neuronale était activée, quand l’animal faisait la discrimination entre contexte aversif et non-aversif. Grâce à l’optogénétique, nous avons pu montrer le rôle causal de ces neurones dans la discrimination contextuelle. Nous avons aussi pu déterminer que les neurones en question projetaient sur la substance grise périaqueducale (au niveau du tronc cérébral), laquelle est directement connectée à la moelle épinière, et impliquée dans la genèse de la réponse émotionnelle à la peur. »
Ces résultats sont-ils transposables à l’homme ? « Il faudra trouver le moyen de manipuler ce même circuit neuronal chez l’homme, de façon non invasive, ce qui sera le challenge de ces prochaines décennies », tempère le chercheur en neurosciences.
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