Le test HPV seul serait aussi performant que le co-testing avec le frottis cervico-vaginal (FCV), indique une étude des Instituts de la santé américains (NIH) publiée dans le « Journal of the National Cancer Institute ». L'équipe dirigée par Mark Schiffmann conclut à l'inutilité de combiner les deux examens, le nombre de cas avec HPV négatif/FCV positif étant extrêmement rares.
Le contexte américain de l'étude est sensiblement différent de la situation en France. Aux États-Unis, pour le dépistage du cancer du col de l'utérus, il est actuellement recommandé de faire un co-testing tous les 5 ans. Récemment, l'US Preventive Services Task Force s'est prononcée en faveur d'un test HPV tous les 5 ans, ou d'un FCV tous les 3 ans pour les femmes de 30 à 64 ans, mais sans recommander le co-testing.
Peu de cancers rattrapés par la cytologie
En France, il est question à terme de repositionner le test HPV en dépistage primaire tous les 5 ans après l'âge de 30 ans, une fois le dépistage organisé mis en place (espéré courant 2018). Actuellement, le dépistage repose sur un FCV tous les 3 ans chez les femmes de 25 à 65 ans, le test HPV étant réalisé en cas de frottis ASC-US.
Si le test HPV est plus sensible que le FCV (95 % versus 70-80 %), de rares cas HPV négatif/FCV positif motivent aux États-Unis de continuer le co-testing. L'Institut du cancer américain a cherché à savoir si cette pratique était réellement justifiée dans une cohorte de Californie, la Kaiser Permanente Northern California. Depuis 2003, 1 208 710 femmes ont eu un co-testing triennal. Les cas de cancer cervicaux (n = 623) et de précancers (n = 5 369) ont permis d'évaluer la contribution relative de la cytologie et du test HPV dans l'identification d'anomalies cervicales.
Un autre algorithme prévu à terme en France
L'analyse montre que le test HPV permet d'identifier plus de cancers et de précancers que la cytologie. Le test HPV est plus facilement positif en cas de cancer, à n'importe quel moment, excepté dans les 12 mois. Les cas HPV négatif/FCV positif ont précédé seulement une petite fraction de cas de précancers (3,5 %) et de cancer (5,9 %), ces cancers étant plus souvent régionaux ou à un étage à distance que les autres cancers.
Les auteurs concluent que la contribution de la cytologie se traduit par une détection plus précoce pour au maximum 5 cas pour 1 million de femmes dépistées par an. Les deux tiers des femmes ayant eu un cancer au cours des 10 ans de suivi dans la cohorte ont été détectées lors du 1er co-testing réalisé. Pour les chercheurs, la sensibilité ajoutée par le co-testing par rapport à l'HPV seul ne concerne que très peu de femmes.
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