Comme cela était pressenti, le président de la République François Hollande a annoncé lors du dîner de la Conférence des présidents d’université (CPU) l’annulation des 70 millions de coupe budgétaire initialement prévue dans le projet de loi de financement 2015. Cette coupe avait été introduite au début du mois de novembre par une série d’amendements. Elle était alourdie, selon la CPU, par une forte augmentation des dépenses obligatoires de masse salariale, de l’ordre de 90 millions d’euros, non couverte par rapport à 2014.
Le président de la CPU, Jean-Loup Salzmann, s’est déclaré « soulagé » par cette décision. « Les comptes ne sont pas soldés pour autant, a-t-il cependant complété, il reste des sujets de discussion : les budgets des universités ont besoin d’être augmentés. Plus de 80 % de nos budgets sont utilisés par la masse salariale, nous avons donc peu d’élasticité. »
Besoin d’augmenter les ressources propres
Questionné sur l’ampleur des augmentations de budget dont auraient besoin les universités, Jean-Loup Salzmann n’a pas souhaité donner un chiffre précis : « Sans aller jusqu’au niveau de l’Allemagne, qui a augmenté de 25 % les budgets fédéraux, il faudrait une hausse significative de nos moyens. Puisque ce ne sera pas possible avec les crédits de 2015, il va falloir que l’on augmente nos ressources propres. » Jean-Loup Salzmann cite, à titre d’exemple, les initiatives d’excellence (IDEX) financées à hauteur de 7,7 milliards d’euros dans le cadre du grand emprunt.
Changer les règles du CIR
L’annulation de cette coupe budgétaire fait suite aux protestations de la CPU, qui ont coïncidé avec le mouvement « Sciences en marche » à l’origine d’une manifestation jeudi dernier. Même si Jean-Loup Salzmann estime que les revendications du collectif de chercheurs sont légitimes, il estime que la CPU ne s’inscrit pas dans la même démarche. « Nous ne sommes pas un mouvement syndical », souligne-t-il. Concernant le cas plus particulier de l’encadrement du crédit impôt recherche, Jean-Loup Salzmann juge que « des règles peuvent être changées pour améliorer la collaboration entre les entreprises et les universités. On pourrait, par exemple, conditionner les taux les plus intéressants à l’existence d’une collaboration entre l’entreprise bénéficiaire et une université. Ce serait un moyen indirect de faire bénéficier du dispositif l’enseignement supérieur et la recherche. »
Élections en vue
La nouvelle de cette annulation de coupe budgétaire va sans doute jouer dans l’élection du nouveau bureau de la Conférence des présidents d’université du 18 décembre. Le bureau actuel composé de Jean-Loup Salzmann (président de l’université Paris 13) Gérard Blanchard (université de La Rochelle) et Khaled Bouabdallah (université de Saint-Étienne), y affrontera une liste menée par Anne Fraïsse (université Montpellier 3), Danielle Tartakowsky (Paris 8) et Rachid El Guerjouma (université du Maine).
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