Le prix Nobel d’économie a été décerné cette année à Lloyd Shapley et Alvin Roth pour leur contribution à un « problème économique central : comment associer différents agents de la meilleure façon possible ». Les travaux des deux chercheurs américains portent en effet sur des mécanismes d’ajustement de l’offre et de la demande que la théorie économique classique ne parvient pas à expliquer. Des situations comme le recrutement des jeunes internes dans les hôpitaux ou l’attribution des greffons pour le don d’organes ne répondent pas aux règles du marché qui veulent que l’offre et la demande s’ajustent par les prix. C’est en partant de l’exemple du mariage et en s’appuyant sur la théorie des jeux coopératifs que Lloyd Shapley a développé dans les années 1950-1960 un algorithme qui permet à chaque célibataire de trouver le conjoint idéal de façon durable.
Mais c’est à Alvin Roth que l’on doit d’avoir réellement mis en pratique les théories développées par Shapley en s’intéressant au secteur de la santé et notamment au programme américain d’attribution des postes d’internes. Des dysfonctionnements sont apparus avec la féminisation de la profession et l’augmentation des demandes de couples qui souhaitaient être affectés dans la même région. Un problème qu’a pu résoudre en 1997 Roth grâce à un nouvel algorithme. Le chercheur s’est également distingué en aidant à optimiser les critères d’attribution des dons dans le cas de donneurs vivants lorsque le receveur n’est pas compatible. La peur de la marchandisation conduit à ce type de « marché » qui fait selon lui partie d’une « économie de la répugnance ».
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