Le Dr Luc Mallet dirige l’équipe INSERM « comportement, émotion et ganglion de la base » à l’institut du cerveau et de la moelle épinière, à Paris. Le Prix Marcel Dassault dans la catégorie « chercheur de l’année » récompense ses travaux sur le rôle des structures cérébrales profondes dans les comportements répétitifs pathologiques : maladie Gilles de la Tourette, expressions neuropsychiatriques de la maladie de Parkinson, addiction sévères à la cocaïne et Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC).
Les TOC débutent entre 5 et 30 ans et touchent environ 2 % de la population. Des pensées intrusives, angoissantes et envahissantes génèrent des rituels de vérifications, comportements compulsifs répétés et exagérés, qui gênent plus d’une heure par jour et retentissent sur la vie quotidienne. Les recherches de l’équipe INSERM s’intéressent : à identifier les bases neurales de la métacognition (capacité de l’être humain à douter, étroitement liée à la vérification) et ses dysfonctions dans le TOC à l’origine de doute pathologique et de comportements compulsifs ; à mieux comprendre les mécanismes par lesquels l’optogénétique (pilotage neuronal par faisceau lumineux) peut rétablir un comportement normal chez des souris mutées, modèles animaux de TOC ; à développer des traitements innovants de neurochirurgie fonctionnelle par stimulation cérébrale profonde dans des pathologies résistantes aux traitements (TOC résistants) ; à améliorer la vie quotidienne des patients en développant des aides (domotique, smartphones…).
Prévention du risque suicidaire
Le Pr Frank Bellivier est responsable des Services Psychiatrie et addictologie (Saint Louis-lariboisière-Fernand Widal, Paris) et directeur INSERM UMRS 1144. Il est récompensé dans la catégorie « Projet d’innovation» pour ses travaux sur les « troubles bipolaires et variabilité de la réponse au lithium ». Le lithium est le traitement de référence et de première ligne dans la prévention des rechutes de troubles bipolaires. C’est également le seul traitement ayant une efficacité dans la prévention du risque de suicide. Chez les patients bipolaires le risque de suicide est 20 fois plus élevé que dans la population générale et la létalité des suicides beaucoup plus importante (3 tentatives pour un décès versus 18 tentatives pour un décès dans la population générale). Les travaux du Pr Bellivier cherchent à identifier un marqueur prédictif de la réponse au lithium. Cette réponse s’évalue actuellement après deux ans de traitement, or si 30 % des patients sont de très bons répondeurs au lithium (médicament miraculeux), 40 % des patients ne répondent pas et 30 % sont répondeurs partiels. Une étude va tenter d’identifier les facteurs génétiques impliqués dans la réponse au lithium sur des cultures de lymphocytes de sujets répondeurs et non répondeurs après 2 ans de traitement par lithium.
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