DANS UN DES quatre piliers fondateurs de l’agenda stratégique de l’IMI, il a été reconnu nécessaire de développer en Europe une filière permettant de renforcer la formation des professionnels du médicament, aussi bien sous les aspects scientifiques que réglementaires.
C’est dans ce cadre qu’un projet concernant un Master européen en pharmacovigilance et en pharmaco-épidémiologie a été déposé. L’université de Bordeaux a répondu à l’appel d’offres en montant un consortium avec six autres universités européennes (Barcelone, Vérone, Rotterdam, Utrecht, Karolinska et Hertfordshire) et a reçu le soutien de la région Aquitaine et des instances réglementaires (EMEA, AFSSAPS). Ce projet a été seul retenu au premier tour de sélection. Dans un second temps, les industriels européens du médicament se sont joints au projet qui est en cours de finalisation et de négociation à l’Europe. « Nous avons également un projet de e-learning et e-teaching pour aller vers d’autres universités (en Europe de l’Est, Asie, États-Unis, Canada…) intéressées par ce projet », souligne le Pr Nicholas Moore, professeur de pharmacologie à l’université de Bordeaux. « Ce projet sera fait en coordination avec les sociétés savantes, notamment les sociétés internationales de pharmacoépidémiologie et de pharmacovigilance afin de s’adapter aux besoins des professionnels dans ce domaine. L’avenir de la discipline se pilote en France ! » Il est destiné à former des professionnels de santé à la pratique en pharmaco-épidémiologie et en pharmacovigilance en vue de leur application dans l’industrie pharmaceutique ainsi que dans les instances réglementaires et dans les universités. « Nous nous appuyons avec Anne Fourrier- Réglat sur le Master en pharmacovigilance et pharmaco-épidémiologie mis en place il y a cinq ans à Bordeaux sous l’impulsion du Pr Bernard Bégaud, ancien président de l’Université. Réussir à mettre en place un tel projet ne s’improvise pas ! Nous avons déjà dix ans d’expérience et de création de liens avec nos collègues européens tant industriels qu’académiques ou réglementaires. Nous sommes habitués à travailler en commun, en réseau », ajoute le Pr Nicholas Moore.
Etudier le médicament en situation réelle.
Le Master européen permettra d’acquérir les compétences scientifiques pour mettre en uvre les études permettant de conduire l’évaluation post-AMM des médicaments (connaître les principes méthodologiques des études de pharmacoépidémiologie, connaître les principales sources de données sur l’exposition médicamenteuse et acquérir des compétences pour l’analyse et l’interprétation de ces données…) avec une ouverture sur la pharmacogénétique.
« Par rapport aux pays nordiques et à l’Angleterre, la France n’a pratiquement pas de bases de données médicalisées populationnelles : il faut rattraper ce retard. L’ouverture progressive des bases de données anonymisées de l’assurance-maladie avec le PMSI à la pharmacoépidémiologie est un premier pas très utile. » Cette formation permettra à la discipline de progresser, tout cela bien sûr, dans l’intérêt du patient.
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