La clef du traitement des glioblastomes résiderait-elle dans le contrôle de l'activité des télomères ? C'est le pari d'une équipe espagnole du centre de recherche espagnol sur le cancer (CNIO) qui vient de tester chez la souris le potentiel d'un inhibiteur de TRF1, une protéine télomérique fortement exprimée dans ce type de cancer cérébral difficile à traiter.
Le glioblastome, dont l'espérance de vie est de 14 mois en moyenne, a une forte capacité à échapper aux options thérapeutiques et à se régénérer à partir d'un sous-type de cellules très proches des cellules-souches. Or ces cellules souches de glioblastomes produisent la protéine TRF1, une protéine essentielle à la protection des télomères et à la capacité de la tumeur à se reconstituer.
Un blocage des cellules-souches tumorales
Dans « Cancer Cell », après s'être assurée de la surexpression de TRF1 dans le glioblastome à la fois chez la souris et chez l'homme, l'équipe du CNIO dirigée par Maria A. Blasco a montré que le blocage de TRF1 augmentait le taux de survie des souris atteintes. Le gain était de l'ordre de 80 % pour une intervention à un stade tumoral très précoce, et de 30 % une fois la tumeur développée.
En regardant de plus près les mécanismes physiopathologiques, les scientifiques ont constaté que l'inhibition de TRF1 entraîne une baisse de la prolifération et des propriétés de prolifération des cellules-souches, via la destruction des télomères tumoraux.
Test lancé chez l'homme en Espagne
Chez des souris ayant eu une greffe de tumeur d'origine humaine cette fois, les chercheurs ont observé une régression de la tumeur en taille et en croissance dans le groupe traité par inhibiteur de TRF1 par rapport au groupe témoin. Toujours dans le groupe traité, les taux de TRF1 étaient diminués de 80 % avec une amélioration du taux de survie.
Pour Maria Blasco, pas de doute, cette nouvelle classe de molécules « a un effet thérapeutique majeur sur le glioblastome ». Du côté de la tolérance, les signaux sont à ce stade au vert, avec une absence de troubles olfactifs, neuromusculaires et de la mémoire chez l'animal. Ce qui fait envisager les inhibiteurs de TRF1 dans le traitement du glioblastome, seuls ou en association au traitement conventionnel. « La prochaine étape - à laquelle nous travaillons déjà - est de vérifier l'efficacité des inhibiteurs de TRF1 développés au CNIO en association à d'autres médicaments déjà utilisés dans la clinique », annonce la chercheuse espagnole.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation