L'Afrique du Sud va accueillir un premier « centre de transfert de technologie » sur les vaccins ARNm contre le Covid-19 afin d’augmenter les capacités de production et de faciliter l’accès équitable aux vaccins, ont annoncé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les présidents sud-africain et français, lors d’un point presse le 21 juin.
« La pandémie a révélé toute l'étendue de l'écart vaccinal entre les économies développées et en développement, et comment cet écart peut gravement saper la sécurité sanitaire mondiale », commente, dans un communiqué de l’OMS, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui porte depuis octobre 2020, avec son homologue indien, une proposition de lever temporaire des droits de propriété intellectuelle notamment sur les vaccins contre le Covid. « Cette initiative historique est une avancée majeure dans l'effort international visant à renforcer la capacité de développement et de fabrication de vaccins qui mettra l'Afrique sur la voie de l'autodétermination », poursuit-il.
Il s’agit du premier centre initié suite à l'appel mondial à manifestation d'intérêt (EOI) de l'OMS, lancé le 16 avril dernier. Le projet reprend le principe des centres mis en place pour la production mondiale de vaccins contre la grippe, qui apportent savoir-faire et formation aux fabricants locaux.
Une production effective « dans les 9 à 12 mois qui viennent »
Dans le cas sud-africain, c’est un consortium comprenant les sociétés Biovac et Afrigen Biologics and Vaccines, ainsi qu’un réseau d'universités et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC) qui a été retenu. « Biovac agira en tant que développeur, Afrigen en tant que fabricant, un consortium d'universités en tant que soutiens académiques fournissant un savoir-faire en matière d'ARNm, et Africa CDC pour un soutien technique et régional », précise l’OMS, soulignant les capacités locales disponibles et pourtant inutilisées.
L’organisation apportera le savoir-faire en matière de production, de contrôle de la qualité, mais aussi les licences nécessaires. En matière de propriété intellectuelle, le projet recevra l’appui du Medicines Patent Pool (MPP), qui aide l'OMS à négocier avec les partenaires techniques et à soutenir la gouvernance des pôles.
Emmanuel Macron, qui avait, lors de sa récente visite en Afrique du Sud, affirmé son soutien aux efforts de l’Afrique du Sud en faveur d’une production locale, a estimé qu’il s’agissait d’un « grand jour pour l'Afrique » et « pour tous ceux qui œuvrent pour un accès plus équitable aux produits de santé ».
Cette première étape en faveur d’une production en Afrique ne devrait pour autant pas donner de résultats à court terme. La responsable scientifique de l'OMS, la Dr Soumya Swaminathan, a estimé, selon un scénario optimiste, une disponibilité des vaccins produits en Afrique du Sud « dans les 9 à 12 mois qui viennent », en utilisant des procédés déjà éprouvés et approuvés.
D’autres centres pourraient voir le jour. L’OMS a reçu 28 offres suite à son EOI pour « soit fournir une technologie pour les vaccins à ARNm, soit héberger un pôle technologique ou les deux », indique l’organisation, qui poursuit l’évaluation des propositions.
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