Une nouvelle technique régénérative reposant sur l'injection de médicaments et de facteurs de croissance dans l'oreille moyenne se profile dans la perte auditive, notamment liée à l'âge, selon une étude publiée dans « Cell Reports ».
Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), du Brigham and Women's Hospital et du Massachusetts Eye and Hear publient des résultats très encourageants obtenus in vitro et chez l'animal.
Au moins 5 % de la population mondiale est concernée par la surdité liée à la perte de cellules ciliées, suite à une surexposition au bruit, à une toxicité médicamenteuse, des otites ou au vieillissement. La perte des cellules ciliées est irréversible, ces cellules sensorielles complexes ne se régénérant pas d'elles-mêmes.
Une propriété de régénération inespérée
En 2013, les chercheurs du Massachusetts Eye and Hear ont ouvert une piste intéressante en réussissant chez la souris à forcer des cellules de l'oreille interne à se différencier en cellules ciliées. Malheureusement, les résultats sur la restauration de l'audition étaient limités par le faible pool de cellules capables de se différencier.
Ici, l'équipe américaine dirigée par Will McLean a réussi à faire multiplier les cellules progénitrices en s'inspirant de leurs travaux de recherche précédent. En 2013, l'équipe réunie autour de Robert Langer et Jeffrey Karp, co-auteurs de l'étude, avait réussi à générer puis à différencier de grandes quantités de cellules intestinales immatures en les exposant à certaines molécules. Or, comme les cellules intestinales, les cellules de la cochlée expriment la même protéine de surface LGR5.
Une amplification des cellules progénitrices
En explorant la possibilité d'une propriété régénérative, les chercheurs ont observé de la même façon que les cellules LGR5 de l'oreille interne peuvent être stimulées de manière très efficace via LGR5 pour se multiplier et se différencier en cellules ciliées. À partir d'une seule souris, 11 500 cellules ciliées ont été obtenues avec cette nouvelle technique, soit près de 60 fois plus qu'avec la méthode précédente sans amplification qui peinait à atteindre les 200 cellules.
Dans des expériences in vitro, les scientifiques montrent comment les cellules progénitrices LGR5 se multiplient en réponse à l'activation de la voie Wnt, après exposition à un médicament associé à des facteurs de croissance. Dans un second temps, c'est un autre cocktail médicamenteux qui est utilisé pour induire la différenciation. Ce dernier pourrait même se révéler facultatif selon les chercheurs, car les cellules progénitrices semblent se transformer naturellement en cellules ciliées dans la cochlée en réponse aux signaux de l'environnement.
Ces résultats font espérer aux chercheurs qu'à l'avenir une administration unique par injection dans l'oreille moyenne soit efficace avec diffusion dans l'oreille interne. Avec la création de la nouvelle société Frequency Therapeutics, les chercheurs projettent tester la technique chez l'homme d'ici 18 mois.
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