Depuis 20 ans notre système de santé se détériore Nous avons attendu en vain avec Nicolas Sarkozy le tournant libéral. Il s'est malheureusement laissé enfermer par les dogmes de "l'assureur" Xavier Bertrand, par Roseline Bachelot et les six conseillers énarques de la promotion Valmy. Ceux-ci étaient à l'époque « aux manettes » au Pôle Social de l'Élysée. Ils sont restés imperméables à toutes propositions de libéralisation. Sous François Hollande la socialisation s'est accélérée avec Marisol Touraine et les lois santé de 2016.
Nicolas Sarkozy avait annoncé avec force son retour et déclarait avoir compris ses erreurs. François Fillon avait fait de même, déclarant vouloir réformer au plus vite, Alain Juppé préférant annoncer qu'il allait prendre le temps. L'échec aux élections Présidentielles de 2017 ne leur permettra pas!
Les décisions prises lors de la nouvelle législature ne vont pas dans ce sens car les Conseillers du passé sont toujours aux mannettes! L’Etat n'a pourtant pas les capacités financières de mener à bien son projet de socialisation et d'étatisation de la médecine, mais il l'a mis en " marche". Ce sera donc à terme une médecine à deux vitesses...
« Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l'épargne.
Vous ne pouvez pas donner la force au faible en affaiblissant le fort.
Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l'employeur.
Vous ne pouvez pas favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes.»
Abraham Lincoln
Tout le système est en crise
Les conséquences des décisions politiques nécessitent des années avant de voir leurs conséquences. En 1958, le plein temps voulait moderniser l'hôpital. Ce but a été atteint, mais avec le plein temps, les médecins sont devenus des fonctionnaires sous le contrôle des dérives de l'administration.
En Mai 68, la suppression du concours de l'Externat des Hôpitaux a fait des étudiants en médecine des stagiaires, ce qui retarde d'autant leur formation clinique. En 2002 le concours de l'internat est supprimé par Kouchner. Avec la réforme du troisième cycle, ils seront des "étudiants en formation".
Tout le système est en crise avec la désertification médicale, les postes hospitaliers non pourvus par des titulaires et le blocage des honoraires. Avec le vœux respectable de donner un accès aux soins à tous l'Etat va obtenir comme en Grande Bretagne l'effet inverse: listes d'attentes et médecine à deux vitesses, même si le tiers payant généralisé se mettait en place, car il n' y aura bientôt plus de médecins de qualité pour accepter de le pratiquer!
Cela fera la part belle aux complémentaires qui seront obligés d'augmenter les cotisations pour mieux rembourser les dépenses de santé! Les tarifs négociés pour l'auditif, l'optique et le dentaire ne permettront que d’offrir que du matériel bas de gamme. Quant à la réforme du troisième cycle, elle ne fera que retarder un peu plus l'installation des médecins car l'internat va être prolongé d'un an! Enfin le développement des GHT (Groupements hospitaliers des territoires sous le contrôle des ARS (Agences régionales de santé) va entraîner l'augmentation du nombre des personnels administratifs qui, déjà au nombre de 35%, paralysent l'hôpital.
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