Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E) a déposé un préavis de grève de 24, le mardi 9 juin, pour dénoncer la déstructuration du pôle anesthésie-réanimation du CHU Henri-Mondor.
Cette grève « concerne tous les soins non urgents », précise le syndicat dans une lettre adressée à la ministre de la Santé, au directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch et au président de la CME de l’AP-HP, le Pr Loïc Capron.
Le SNPHAR-E réclame le maintien du pôle dans son intégralité hormis le service SAMU-SMUR dont le départ vers le pôle des urgences a été accepté récemment. Le syndicat souhaite également remettre sur le tapis les négociations sur l’attractivité de leurs carrières et le décompte du temps de travail.
« Nous avons un manque de recrutement et par ailleurs il y a une dégradation des conditions de travail (chambre de garde, pause déjeuner, horaires non contrôlés…) », explique le Dr Michel Lepaul, délégué SNPHAR-E au « Quotidien », ajoutant que ces conditions ont un impact sur la prise en charge du patient.
Du « saucissonnage »
Le projet CARAVAN consiste à restructurer les pôles. « Nous formions un grand pôle anesthésie-réanimation qui comprenait les infirmières, le SAMU-SMUR et toute l’anesthésie-réanimation : chirurgicale, cardio, digestive, bloc, médicale… Il a été décidé de faire passer le service SAMU-SMUR dans le pôle des urgences (MINGUS) et de sauvegarder le pôle anesthésie-réanimation », raconte le Dr Lepaul. Une migration approuvée par la commission médicale de l’établissement en janvier dernier.
Mais en février, des nouveaux « contours » du pôle se dessinent. « Il a été décidé de créer un pôle bloc opératoire, puis de salle de réveil et de faire basculer les infirmières anesthésistes dans différents pôles, etc. » le tout sans concertation, poursuit le Dr Lepaul. Le syndicat associe ce projet à un « saucissonnage ». « On met sous différentes tutelles des personnes qui travaillent ensemble de façon harmonieuse et naturelle. C’est incohérent », déplore-t-il.
Le syndicat craint qu’à terme, cette nouvelle configuration nuise à l’attractivité médicale du CHU Henri-Mondor et à la sécurité des patients. La grève reste le moyen de faire « pression sur la direction de l’établissement mais aussi sur la direction générale ».
« Quelque part, c’est un peu le même combat », que celui que mène le personnel contre la réorganisation des 35 heures à l’AP-HP. « Ce sont des personnels épuisés qui n’arrivent plus à faire face. Toutes ces mesures, même si elles sont honnêtes, passent mal », conclut le délégué SNPHAR-E.
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