Les territoires ultramarins ont été submergés cet été par le variant Delta, sur fond de défiance vaccinale. Hôpitaux saturés, réas débordées : les soignants ont subi des situations critiques en dépit des mesures de freinage, des renforts et des évacuations sanitaires. L'exécutif a-t-il trop tardé ? Députés et sénateurs s'apprêtent à enquêter.
Des soignants acculés à trier les patients en réanimation, des récits de médecine de « catastrophe » ou de « guerre » : cet été, la quatrième vague a submergé les territoires d'outre-mer, particulièrement aux Antilles, en Guyane et en Polynésie, comme l'illustre notre dossier (pages 11, 12 et 13). La Nouvelle-Calédonie, longtemps zone « zéro Covid », est elle aussi durement frappée. Des hôtels de Nouméa sont devenus des unités de confinement.
L'État, qui a mobilisé les renforts de la métropole, la réserve sanitaire et planifié les évacuations par avion, est-il intervenu trop tard ? Aurait-il fallu mieux adapter la stratégie au regard de la défiance vaccinale qui prévaut dans ces territoires ultramarins où le taux de vaccination plafonne souvent à 20 % ? La question est aussi posée par des parlementaires. Du côté de l'Assemblée nationale, une délégation de la commission des Lois effectue une visite en Martinique et en Guadeloupe dans le cadre du contrôle parlementaire de l'état d'urgence sanitaire. Et une mission d'information du Sénat se penche sur la gestion de crise outre-mer, évaluera les décisions prises et formulera des recommandations, y compris en termes de capacités de soins et de moyens humains.