Les négociations sur le « reste à charge zéro » dans trois secteurs (dentaire, optique, prothèses auditives), soulèvent l'inquiétude croissante des complémentaires santé.
Alors que la ministre Agnès Buzyn a assuré jeudi matin sur RMC que cette promesse d'Emmanuel Macron de rembourser intégralement une offre d'optique et de prothèses dentaires et auditives serait tenue, la Mutualité française redoute que le mécanisme de plafonnement des prix de l'optique et des prothèses alourdisse la note in fine. « Le coût de la réforme pour les complémentaires et pour les Français dépendra des décisions qui seront prises », a affirmé à l'AFP Thierry Beaudet, le président de la Mutualité.
Selon lui, d'ores et déjà, le projet de convention entre les dentistes et l'assurance-maladie se traduira par une dépense supplémentaire de 500 millions d'euros pour les mutuelles (environ 200 millions d'euros pour les tarifs des soins et 300 millions pour mieux rembourser les prothèses).
Or, d'après la ministre de la Santé, l'objectif est clairement « de ne pas accroître les tarifs des complémentaires santé », ce qui disqualifierait la réforme du reste à charge zéro.
Mesurer l'impact
Pas si simple! « Pour tenir l'objectif que donne la ministre, il va falloir être très attentif au contenu et à la conclusion des discussions sur l'optique et l'audioprothèse », prévient le patron de la Mutualité. Thierry Beaudet réclame une mise en œuvre de la réforme « réfléchie dans le temps » pour permettre de modifier les contrats, et de « mesurer l'impact financier, notamment pour le sujet sensible des cotisations ». « La réforme du reste à charge zéro, ce n'est pas qu'une question de remboursement mais bien de prix pratiqués notamment par les opticiens. Cela suppose de repenser le modèle économique de certaines filières », résumait Thierry Beaudet il y a quelques jours, lors d'un café Nile, à Paris.
Du côté du groupe AG2R La mondiale (2,1 milliards d'euros de cotisations santé en 2017), les interrogations sur la réforme sont loin d'être levées. « On se pose beaucoup de questions, explique Philippe Dabat, directeur général délégué du groupe, qui participe aux négociations. Les enjeux ne sont pas les mêmes pour chacun des secteurs. » Sur l'audioprothèse, le ministère envisagerait des plafonds de prix de 850 euros par prothèse auditive (contre une moyenne de 1500 euros). « Quel effet cela aura-t-il pour les audioprothésistes, et pour les clients ? Tout cela est très flou, poursuit Philippe Dabat. Mais la probabilité que cela coûte moins cher aux mutuelles est faible. »
Le calendrier de mise en œuvre de la réforme devrait être annoncé au mois de juin.
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