« Rumeurs, campagnes de désinformation, chantage, groupes de pression, absence de base scientifique »… la commission maladies infectieuses et tropicales de l’Académie de médecine ne mâche pas ses mots quand il s’agit de « dénoncer les tromperies à propos de la maladie de Lyme ».
Dans un communiqué diffusé le 26 octobre dernier, elle attaque nommément la « fédération française contre les maladies vectorielles à tiques », et « l’International Lyme and associated diseases society ». Soulignant l’absence de base scientifique de certaines assertions (« hypothèse non scientifiquement démontrée d’une crypto-infection servant à justifier le recours à des traitements antibiotiques prolongés », lesquels sont « dangereux pour le malade »), elle rappelle les données établies sur le diagnostic et le traitement de la maladie de Lyme.
Malades en errance diagnostique
L’Académie s’insurge à ce sujet car elle estime que les « Lyme doctors auto-proclamés (...) entretiennent l’inquiétude chez de nombreux malades en errance diagnostique ». Elle invite les médecins à ne pas « céder à la facilité du diagnostic de maladie de Lyme chronique », car les malades « doivent pouvoir bénéficier d’une prise en charge diagnostique multidisciplinaire ».
L’Académie renvoie vers le Plan de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques lancé fin 2016 par le ministère de la Santé et appelle à ce que le protocole de diagnostic et de soins prévu par ce plan s’appuie « sur des faits scientifiquement établis ». Elle met aussi « solennellement en garde les pouvoirs publics, qui, afin de répondre à l’inquiétude des patients trompés par des groupes de pression, céderaient au chantage » et « condamne sévèrement les campagnes de désinformation menées par des groupes de pression en quête de judiciarisation et de réparations financières d’un préjudice inexistant ».
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes