Le CENTRE NATIONAL des professions de santé (CNPS, qui réunit les syndicats de libéraux de santé, médecins, professions paramédicales, pharmaciens...) a décidé de se mobiliser, en deux étapes, contre le projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST).
Premier temps de cette campagne : un sondage CSA, rendu public hier (1), qui tombe à point nommé au début de l’examen du projet de loi par les députés. Cette enquête montre d’abord que les libéraux de santé bénéficient d’une image très favorable auprès de la population : 93 % des Français déclarent avoir une « bonne opinion » de ces professionnels, ils les jugent compétents (88 %), à l’écoute (86 %) et de bon conseil (86 %). Bref, la confiance règne. « Nous avons une cote torride, ce n’est pas le cas du gouvernement… », attaque le Dr Michel Chassang, président du CNPS. Les métiers des libéraux de santé sont souvent associés à une mission de service public (78 %) et les professionnels sont jugés facilement accessibles (64 %) ou joignables. Même si 78 % trouvent gênant d’attendre avant d’obtenir un rendez-vous… Mais surtout, ce sondage révèle, selon le CNPS, la réticence des Français face à certains changements programmés sur le système de soins. Interrogés sur la volonté des pouvoirs publics d’affecter les libéraux (médecins, infirmières…) « en fonction du lieu d’habitation » et sur la perte éventuelle du libre choix du professionnel par le patient (ce dont le gouvernement se défend), 69 % des Français affichent leur opposition. « Les Français tiennent à conserver leur liberté de choix quitte à se déplacer davantage, résume le Dr Chassang. En tout cas, ils ne veulent pas être forcés de consulter tel ou tel professionnel sous prétexte qu’il est à proximité ». Or, prétend le CNPS, cette liberté de choix serait menacée, à court ou moyen terme, par le projet de loi « Bachelot » via l’instauration de mesures contraignantes sur la répartition des professionnels et la mise en place de schémas régionaux ambulatoires forcément « opposables ». « Ce n’est pas parce qu’on mettra un professionnel dans une zone dite sous-dotée que les patients se précipiteront pour le voir, on a déjà des exemples de médecins venus s’installer dans un secteur déficitaire qui dévissent leur plaque faute de clientèle », met en garde le Dr Chassang alors que la débat sur les modalités de la lutte contre les déserts médicaux fait rage.
La deuxième étape de la mobilisation, opérationnelle cette fois, est prévue dans les prochains jours. En pleine discussion parlementaire, le CNPS lancera des actions « nationales, régionales et locales » dont le Dr Chassang promet qu’elles seront « très désagréables pour nos adversaires ».
Sondage CSA réalisé par téléphone les 17 et 18 décembre auprès de 1 002 personnes (méthode des quotas).
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