Emmanuel Macron s'est une nouvelle fois adressé à la nation ce lundi 13 avril dans une allocution en forme de point d'étape du confinement déclenché le mardi 17 mars à midi. Le président de la République a dressé un nouveau bilan des mesures prises pour lutter contre la propagation de l'épidémie et a surtout présenté les modalités du plan d'action pour les semaines à venir.
La plus forte annonce présidentielle a été le maintien du confinement jusqu'au 11 mai, accompagné d'une « organisation nouvelle » pour les semaines qui vont suivre cette date.
Face à un virus « redoutable, invisible et imprévisible », le chef de l'État a décidé que le « confinement le plus strict » doit se poursuivre jusqu'au 11 mai, afin de « ralentir encore davantage » la propagation du Covid-19, « trouver des places disponibles en réanimation » et « permettre aux soignants de reconstituer leurs forces », soignants dont le président a une nouvelle fois salué le travail et l'engagement.
Mais si les hôpitaux ont « tenu », réussissant grâce aux médecins et soignants dans leur ensemble à « soigner tous ceux qui s'y présentaient », « l'espoir » de vaincre le Covid-19 « renaît mais n'est pas acquis », a temporisé Emmanuel Macron pour justifier quatre semaines supplémentaires de confinement.
« L'après » 11 mai
Avant le 11 mai, les règles du confinement ne devront « ni être renforcées ni allégées mais pleinement appliquées ». « Il ne faut pas rajouter des interdits dans la journée », a insisté le chef de l'État. En revanche, Emmanuel Macron a demandé aux personnes atteintes de pathologies chroniques et « fragiles » de rester confinées, « même après le 11 mai, tout au moins dans un premier temps ».
Le chef de l'État semble avoir entendu l'inquiétude montante des médecins, puisqu'il a affirmé que les Français souffrant d'une pathologie chronique doivent être en mesure de consulter des professionnels de santé. « Il n'y a pas que le virus qui tue. Le renoncement aux soins et l'extrême solitude peuvent être aussi dangereux », a-t-il indiqué.
Emmanuel Macron a également précisé que des visites doivent désormais être organisées en EHPAD et dans les hôpitaux pour « pouvoir dire adieu » aux résidents et malades en fin de vie atteints du Covid-19.
Sur le volet économique, le chef de l'État a précisé que le gouvernement devrait mettre en musique « l'après 11 mai » par un plan de financement qui sera discuté ce mercredi 15 avril en conseil des ministres et présenté « dans quinze jours ». Le fonds de solidarité constituait jusque-là une « première réponse » à la crise sanitaire, a indiqué Emmanuel Macron, qui a fait appel à l'engagement des banques et des assurances — ces dernières étant mises à l'index par les médecins — qui devront « être au rendez-vous de la mobilisation économique ». Côté recherche, la première voie pour sortir de l'épidémie, « c'est les vaccins », a assuré Emmanuel Macron. C'est pourquoi la France investira « encore plus massivement » en ce sens. Le chef de l'État devrait faire des annonces dans les prochains jours pour « accélérer les travaux en cours ». Emmanuel Macron s'est « engagé » à ce qu'aucune piste d'essais cliniques ne soit « négligée ».
Pour les étudiants de l'enseignement supérieur, notamment ceux en médecine, dont le cursus est chamboulé de tous les côtés, « les cours ne reprendront pas physiquement jusqu'à l'été », a informé le chef de l'État. Le gouvernement précisera ultérieurement « la bonne organisation qui sera nécessaire en particulier pour les examens et les concours ».
Aînés, soignants et les plus fragiles testés
Alors que le dépistage généralisé et le port du masque obligatoire font partie des scénarios récurrents de déconfinement, le locataire de l'Élysée a choisi la voie du milieu. Certes, les tests de dépistage sont bien une « arme privilégiée » pour sortir du confinement mais, en l'état actuel des choses, ils seront d'abord pratiqués sur « nos aînés, les soignants et les plus fragiles », et ce « dans les prochaines semaines » dans les laboratoires publics et privés. À partir du 11 mai, a rajouté Emmanuel Macron, « nous serons en capacité de tester toute personne ayant un symptôme ». Quant au dépistage massif de tous les Français, le chef de l'État a été clair : ça n'aurait « aucun sens ».
Concernant la pénurie d'équipement de protection, Emmanuel Macron a assuré que « les commandes étaient passées comme en temps de guerre ». La production de masques « pour les soignants » sera « multipliée par cinq d'ici à trois semaines » et, à cette date, la France sera également dotée de 10 000 respirateurs supplémentaires « produits sur notre sol ».
À partir du 11 mai, en « lien avec les maires », l'État devra également permettre « à chaque Français de se procurer un masque grand public » pour se protéger du coronavirus. Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations comme dans les transports en commun, « son usage pourrait devenir systématique », a-t-il précisé.
Si le président de la République a reconnu que la France avait « manqué de blouses, de masques et de gel qui n'ont pas pu être distribués », il a tenté de minimiser la responsabilité de l'État sur le sujet, même s'il admet des « failles » et des « insuffisances » dans la gestion de la pandémie : « je mesure pleinement que quand on est au front, il est difficile d'entendre qu'une pénurie mondiale empêche les livraisons ».
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