Le Muy (83)
Dr Bernard Bachelier
Chers confrères,
Je livre à votre réflexion le courrier que j’adresse à la direction de la CPAM du Var. Si l’ironie prime, la colère est quiescente mais authentique…
Madame, Monsieur,
À deux ans de ma retraite théorique, je souhaite vous faire part des réflexions suivantes.
À une époque, nombreux salariés bénéficiaient de la prime d’ancienneté ; pourquoi ce principe n’a-t-il jamais été appliqué aux médecins, au moins à partir de 55 ans (sous forme de revalorisation de la consultation par exemple) ?
Aujourd’hui, « on » fait tout pour que les médecins poursuivent au-delà de leurs 65 ans, notamment (c’est ce que je pense) en abaissant la valeur du point ASV ; ainsi, pour retrouver le montant estimé de ma pension a 1er janvier 2011, je devrai attendre le 1er janvier 2015 ! J’aurai 65 ans (et 161 trimestres) le 9 juillet 2014…
Je me suis penché sur mon relevé d’activité et prescriptions de 2011.
Le cumul des remboursements est de 1 123 952 euros, soit !
J’aurais aimé savoir ce que mon activité a généré comme revenus (et donc impôts, dont la TVA) de la part des intervenants autres que infirmières, kinésithérapeutes, pharmaciens… je veux parler des fabricants de médicaments, prothèses, des ambulanciers (dont les pompiers), du personnel paramédical des cliniques, hôpitaux, spécialistes…, des employés des différents organismes de remboursement… sans oublier ceux du ministère !
Donc, si je mets fin à mon activité sans successeur, je vais faire économiser au moins cette somme jusqu’à la fin de mes jours…
Tout cela est quelque part logique, tout autant que le fait de réduire le nombre de médecins dans les années 90 devait entraîner la baisse du nombre de malades !… grâce au MICA ; mon associé d’alors a, en plus, eu la chance de vendre sa patientèle !
Moi, non seulement on diminue la valeur de mes points pour l’ASV, mais je ne me trouverai certainement pas de successeur !
Alors, je sollicite l’attribution d’un parachute doré, comme dans nos grandes entreprises… et l’équivalent d’une année de dépenses serait inespéré !
Mais, rassurez-vous, la moitié me comblera.
Qu’en dites-vous ?
À propos de la politique hospitalière du gouvernement
Paris (75)
Dr Bernard Kron*
Sur le terrain de l’hôpital, l’immobilisme découle des doutes sur les mesures à prendre.
Le développement de la chirurgie ambulatoire nécessitera de fermer plus de 50 000 lits aigus. Cela n’a pas été anticipé par les concepteurs lors des plans « Hôpital 2002/2007 » prolongé jusqu’en 2012. Quatre ministres de la Santé y ont participé, dont 2 socialistes. De nouveaux monstres hospitaliers sont apparus. Ainsi Claude Evin, inquiet de la dérive du nouvel hôpital d’Évry, vient d’annuler l’autorisation de construire le nouvel hôpital de Chambourcy…
L’hôpital de demain n’est pas celui que les concepteurs ont prévu. Voyez les déclarations de la nouvelle directrice de l’AP-HP : « Un hôpital pensé il y a quinze ans n’a aucune chance de correspondre aux bonnes pratiques de la santé moderne » ; « Nous devons envisager de reconfigurer la surface hospitalière et de la réduire de 40 à 50 % lors des quinze prochaines années » ; « Aujourd’hui, les 38 établissements de l’AP-HP sont répartis sur une surface bien trop massive de 3 millions de m2 »…
Le total du parc hospitalier français est de 60 millions de m2 avec plus de 600 000 chambres (chiffres de la Cour des comptes). Il comprend en outre des logements dont 20 % seraient inoccupés, des forêts, des domaines, des vignobles. 99 % de la dotation MIGAC est allée aux hôpitaux, soit 8,3 milliards d’euros. Le déficit est de 24 milliards avec 45 % des dépenses pour seulement 25 % des soins (Cour des comptes également) !
* Membre de l’Académie nationale de chirurgie
Les poids légers du burn-out
Chazay d’Azergues (69)
Dr Jean-Pierre Micolle
Jour de rentrée des classes, sur Europe n° 1. Le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, explique le stress des enseignants à partir de sa propre expérience.
À 25 ans, jeune professeur de philosophie, après sa première heure de cours, il a dû aller s’allonger car il avait des sueurs…
Au même âge je faisais mon premier remplacement en médecine générale, une journée de 12 heures et 2 gardes de nuit dans la semaine. Comment les gens qui nous gouvernent peuvent-ils comprendre le burn-out des médecins généralistes ? Manifestement on ne boxe pas dans la même catégorie.
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