À partir du 10 avril 2017, le zolpidem (Stilnox) ne sera délivré que prescrit sur ordonnance sécurisée, selon un arrêté paru mardi 10 janvier au Journal Officiel.
Les médicaments à base de zolpidem, - c'est-à-dire Edluar, Stilnox et génériques, précise l'Agence natinale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) -, se voient appliquer une partie seulement de la réglementation des stupéfiants, en restant inscrits sur la liste I des substances vénéneuses. « Cette mesure est prise pour limiter le risque d'abus et de détournement très important avec ce médicament », explique l'ANSM.
Avec 20 à 22 millions de boîtes prescrites par an en France, le zolpidem est le médicament « le plus couramment prescrit comme hypnotique », souligne l'agence du médicament. La durée de traitement recommandée en cas d'insomnie occasionnelle est de 2 à 5 jours, et en cas d'insomnie transitoire, de 2 à 3 semaines.
Ce qui change
La prescription du médicament était déjà limitée à 28 jours. Désormais, le zolpidem devra être prescrit sur une ordonnance sécurisée, mentionnant en toutes lettres le nombre de prises et de comprimés à prendre. Le chevauchement des ordonnances n'est pas autorisé, - sauf mention expresse du médecin.
Cependant, contrairement aux stupéfiants, il n'y aura pas obligation pour le patient de présenter l'ordonnance au pharmacien dans les 3 jours suivant la date de prescription pour la délivrance de la totalité de son traitement. De plus, précise l'ANSM, le pharmacien n'aura pas l'obligation d'archiver une copie des ordonnances pendant 3 ans.
Cette procédure a déjà été utilisée pour d'autres médicaments « assimilés stupéfiants » qui faisaient l'objet de mésusage, comme le Rohypnol, le Tranxène, le Stablon, le Temgesic et le Subutex.
Dans des enquêtes d'addictovigilance sur le zolpidem lancées en 1993, l'ANSM a mis en évidence une aggravation de la pharmacodépendance, à la fois en nombre de cas et en sévérité des cas d'abus. Plus précisément il s'agit d'utilisation thérapeutique mais à doses élevées et sur de longues périodes, de mésusage ou d'abus à but « récréatif », d'utilisation détournée par les usagers de drogues, notamment avec des cas d'injections, de soumission chimique où le zolpidem est la molécule la plus impliquée comme « drogue du violeur ».
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