Négligences, malfaçons, actes criminels... L’affaire du diurétique furosémide remplacé par erreur par des somnifères zopiclone rappelle que le risque zéro n’existe pas en matière de sécurité du médicament. Rappel de quelques affaires médiatisées qui ont conduit les autorités à renforcer les dispositifs de contrôle.
• 1994 : la Josacine empoisonnée
Le 16 juin 1994, le laboratoire Bellon, fabricant de la Josacine, organise le rappel de cet antibiotique après le décès, cinq jours plus tôt, d’une fillette de 9 ans à qui était administré ce traitement. Entre 200 000 et 300 000 flacons sont retirés de la vente. L’Agence du médicament diligente une enquête sur le site de fabrication. On craint alors une nouvelle catastrophe sanitaire. L’enquête conclura qu’il s’agissait d’un acte criminel isolé par empoisonnement au cyanure introduit dans un flacon de Josacine.
• 1982 : le Tylenol crée la panique
L’affaire se déroule aux États-Unis en 1982. Sept personnes décèdent après avoir ingéré du Tylénol (paracétamol), auquel avait été ajouté mal intentionnellement du cyanure à dose létale. 31 millions de flacons de cachets sont retirés de la vente. L’auteur de cet acte criminel n’a jamais été retrouvé. Mais le fabricant du Tylenol tirera les leçons de ce scandale en mettant sur le marché un nouveau conditionnement de son médicament, des gélules inviolables. Le produit connaîtra à nouveau le succès.
• 1972 : le talc « maudit » de Morhange
Plus de 200 enfants sont empoisonnés par un talc commercialisé par Morhange suite à une erreur de manipulation conduisant à associer au produit une quantité anormale d’hexachlorophène, un puissant bactéricide. Le talc « maudit » provoquera le décès de 36 bébés, et sera à l’origine de 8 infirmités totales. C’est à la suite de ce scandale sanitaire que les autorités renforceront en 1975 la réglementation sur les produits cosmétiques.
• 1961 : thalidomide ou le « Contergan skandal »
Mis sur le marché en 1957, ce médicament d’abord commercialisé en Allemagne et utilisé comme tranquillisant et anti-nauséeux chez les femmes enceintes est à l’origine de graves malformations à la naissance avant d’être progressivement retiré de la vente à partir de 1961. En France, le thalidomide obtiendra le feu vert des autorités en 1961 avant d’être retiré immédiatement de la vente après la découverte des risques tératogènes. Le scandale mettra en lumière l’insuffisance des essais cliniques et la nécessité de renforcer les dispositifs de pharmacovigilance.
• 1954 : le scandale stalinon
Ce médicament à base d’étain destiné à lutter contre la furonculose est à l’origine d’une catastrophe sanitaire au milieu des années cinquante. Toute la chaîne de commercialisation du produit (délivré sans ordonnance) est prise en défaut : essais cliniques insuffisants, conditions de fabrication inadéquates, contrôle qualité inexistant, visa ministériel déficient, etc. Résultat : une centaine de décès et 117 intoxications avec de lourdes séquelles paralytiques. Suite à cette affaire, les autorités réformeront en profondeur le régime du visa en exigeant des fabricants plus de garanties.
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