Des députés du Front de Gauche, du PS et de l’UMP s’alarment des effets « catastrophiques » sur l’emploi en France de la substitution du paracétamol de marque par des génériques, dans une récente lettre à Marisol Touraine dont l’AFP a eu copie lundi 5 mai.
Cette lettre à la ministre de la Santé datée du 29 avril, à l’initiative du député PCF de l’Oise Patrice Carvalho, est cosignée par des élus comptant dans leurs circonscriptions une usine Sanofi ou BMPS UPSA produisant du Doliprane ou du Dafalgan et de l’Efferalgan : Jean-Pierre Blazy (PS, Val d’Oise), Jean-Pierre Door (UMP, Loiret), Conchita Lacuey (PS, Gironde), Lucette Lousteau (PS, Lot-et-Garonne), Clotilde Valter (PS, Calvados).
Les industriels prêts à s’aligner sur les génériques
Convaincus qu’« il n’y a rien à gagner, mais au contraire beaucoup à perdre » à inscrire le paracétamol au tableau des génériques, comme le propose l’Agence nationale de sécurité du médicament, ces députés affirment que « la substitution par un générique n’aura aucune répercussion sur le prix » alors que « les effets sur l’emploi seraient catastrophiques » avec plusieurs milliers d’emplois menacés potentiellement.
Molécule la plus vendue dans l’Hexagone, avec 500 millions de boîtes dont 80 % sortent des usines Sanofi et BMS UPSA, le paracétamol existe sous forme générique depuis longtemps, mais ne figure pas sur la liste des génériques que le pharmacien doit fournir à la place des médicaments prescrits.
S’ils ne contestent pas le développement des génériques pour permettre « aux patients d’accéder aux médicaments à moindre coût et à la Sécurité sociale de mieux maîtriser les dépenses », ces élus observent que les trois médicaments coûtent 1,95 euro la boîte contre 1,90 euro pour les génériques et que Sanofi et BMS Upsa se sont engagés à aligner leur prix à 1,90 euro au 1er janvier 2015.
1 000 emplois directs menacés
Ces parlementaires PCF, PS et UMP estiment aussi que « plus de 1 000 emplois directs sont potentiellement menacés » et 6 000 par effet induit, sachant entre autres que le Doliprane représente 100% de la production de l’usine de Lisieux (230 salariés) et que la fabrication du Dafalgan et de l’Efferalgan concernent 550 des 1 400 salariés d’Agen.
Ils considèrent également que « si une concurrence aiguë se développait sur les prix, des délocalisations s’en suivraient afin de produire les médicaments concernés dans des pays à faible coût de main d’oeuvre ».
« Nous sommes intervenus, les uns et les autres, auprès de vous pour témoigner de l’angoisse des salariés et de la menace qui pèse sur l’outil industriel national » alors que l’industrie pharmaceutique est le deuxième secteur exportateur français, écrivent encore ces élus à la ministre.
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