Venus célébrer les 40 ans de leur usine d’Altkirch, dans le sud de l’Alsace, les dirigeants du laboratoire japonais Daiichi Sankyo ont débattu avec des représentants de la Haute Autorité de Santé (HAS) et des élus régionaux des moyens de renforcer l’attractivité de la France pour l’industrie pharmaceutique internationale.
Les industriels japonais regrettent « le montant excessif des taxes et des charges et la rigidité de l’administration française ».
Troisième laboratoire japonais et 19e mondial, particulièrement présent dans le domaine cardiovasculaire et en rhumatologie, Daiichi Sankyo a notamment contribué à la découverte des statines et lancera prochainement en France un nouvel anticoagulant oral direct, l’edoxaban. Au-delà des médicaments, le laboratoire souhaite améliorer l’accompagnement des patients et les partenariats avec les professionnels de santé. Le Pr Jean-François Thébaut, cardiologue membre du collège de la HAS, a rappelé l’importance de l’organisation générale du système de santé, mais aussi de la recherche de la qualité et de l’innovation, domaines où la France est souvent excellente.
Mise sur le marché trop lente
Mais ces atouts ne doivent pas masquer d’autres réalités. Franck Telmon, président de Daiichi Sankyo France, constate que les investissements pharmaceutiques en France ont baissé de 44 % depuis quatre an. Si notre pays compte 224 sites de production pharmaceutique, assurant 7 % des exportations françaises, il se distingue aussi par la lenteur des mises sur le marché des nouveaux produits, en moyenne 300 jours après l’obtention de l’AMM européenne contre quelques jours ou quelques semaines dans les autres pays. Franck Telmon déplore de même les montants et la complexité de la dizaine de taxes spécifiques qui frappent le médicament, qui assure à lui seul 50 % des économies faites dans le secteur de la santé, alors qu’il ne génère que 15 % des dépenses.
Des atouts à défendre
Plaidant pour plus de souplesse dans les politiques industrielles, les responsables de Daiichi Sankyo estiment que des aménagements dans ce domaine « profiteraient à nos coopérations ». La France est la plus grande filiale européenne du groupe, et l’usine d’Altkirch produit essentiellement des principes actifs pour la rhumatologie et la médecine vétérinaire, les principaux médicaments étant, eux, fabriqués en Bavière. Les dirigeants du groupe sont venus à Altkirch insister sur la pérennisation du site, grâce notamment au lancement de nouvelles activités. Le Japon est très présent en France dans le domaine pharmaceutique, qui y représente 14 % de ses investissements, juste derrière l’automobile. On compte 450 entreprises japonaises en France, dont 19 en Alsace, laquelle, au-delà de l’industrie, a fortement renforcé ses liens scientifiques et culturels avec le pays du Soleil-Levant.
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