Faut-il passer à une loi pluriannuelle de programmation des dépenses de médicaments ? À en croire les industriels du secteur, l’hypothèse mérite d’être étudiée. En présentant ses vœux ce mercredi, le nouveau président du LEEM (Les Entreprises du Médicament), Patrick Errard, ne s’est pas privé de dire tout le mal qu’il pensait des trois dernières lois de financement de la Sécurité sociale (LFSS), avec des prélèvements sur le médicament « atteignant annuellement 1,5 milliard d’euros ». Le président du LEEM a fustigé le principe de cette loi, « un outil obsolète et inadapté qui conduit à privilégier les mesures d’ajustement au détriment des politiques structurelles ».
Patrick Errard s’est directement adressé à la ministre de la Santé et au ministre du Redressement productif, leur proposant en lieu et place de ces mesures d’ajustement « une programmation pluriannuelle des dépenses de médicaments ». Un tel dispositif permettrait aux industriels « de plaider dans de meilleures conditions l’attractivité de la France auprès de leurs sièges internationaux ».
Regarder du côté de l’hôpital
Dans le même esprit, le président du LEEM a indiqué avoir déjà proposé à Marisol Touraine la création d’un groupe de contact Etat-Industrie, afin de préparer dans de bonnes conditions le prochain PLFSS. Ce groupe de contact, dont la ministre de la Santé a accepté le principe, permettrait d’accorder les violons sur les grandes données macroéconomiques, de tester les mesures envisagées, et de les harmoniser avec les engagements du conseil stratégique des industries de santé (CSIS).
Le patron du LEEM est par ailleurs revenu sur les vœux du président de la République en matière de santé, qui a promis d’« en terminer avec les excès et les abus ». « Si on veut s’attaquer aux coûts de la santé, lui a-t-il répondu, il faut aussi analyser l’efficience du parcours de soins, regarder l’hôpital avec une grande attention, sans oublier la prescription en général, et pas seulement celle du médicament ».
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