Si le marché européen de l’automédication est en hausse constante (2,1 % en 2012), le marché français (tout comme celui de l’Italie et de l’Espagne) est nettement à la traîne par rapport aux pays du nord de l’Europe.
L’AFIPA, une association d’industriels du médicament à prescription médicale facultative (PMF), publie les résultats de son premier Observatoire européen sur l’automédication. Elle constate qu’en France, la part de ce marché (en volume) est de 15,9 % du marché total, contre une moyenne de 23,3 % dans les huit pays analysés (Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, Belgique, France, Italie, Espagne). Le leader incontesté est l’Allemagne dont la part de marché se monte à 40,2 %.
34,50 euros par an
Pour le niveau moyen de dépenses en automédication par habitant, même constat. Un Français dépense en moyenne 34,50 euros chaque année, alors que, dans le même temps, un Belge en dépensera 58 et un Allemand 56,6.
Pourtant, constate Pascal Brossard, président de l’AFIPA, le coût français de ces spécialités n’est pas la cause de cette moindre appétence : le prix moyen d’un produit d’automédication est de 4,50 euros alors qu’il s’élève à 8,50 euros en Belgique ou à 7,70 euros en Allemagne.
L’AFIPA identifie plusieurs leviers d’action pour que la France comble son retard. Tout d’abord le délistage. L’association calcule que notre pays propose 95 molécules en automédication, et qu’« une politique de délistage plus volontariste » des pouvoirs publics pourrait amener sur ce segment de marché 53 nouvelles molécules.
Mais surtout, l’AFIPA juge que ce retard français s’explique par « le recours encore trop fréquent au médecin généraliste pour des pathologies bénignes ». Pascal Brossard va plus loin : « Pour ces pathologies, le patient devrait d’abord aller voir le pharmacien pour que son médecin puisse se concentrer sur des pathologies plus sérieuses. L’automédication est une première étape logique du parcours de soins. »
La baisse régulière de la démographie médicale pourrait selon lui favoriser le marché de l’automédication : « Les perspectives sont encourageantes et le marché français devrait connaître une évolution positive. »
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