L’organisation patronale de l'industrie du médicament (Leem) a présenté ce jeudi ses préconisations pour répondre aux tensions et ruptures d’approvisionnement qui menacent l’accès des patients à leurs traitements. La batterie de mesures proposées développe sept axes prioritaires qui se déclinent en vingt-quatre « actions concrètes », recyclant parfois des remèdes déjà proposés.
Les représentants de l’industrie pharmaceutique appellent le gouvernement à se concentrer sur les molécules essentielles d'intérêt sanitaire et stratégique. Et donc à se mettre enfin d’accord sur cette liste prioritaire de molécules à sécuriser, assortie de stocks de sécurité. Cela tombe bien, une liste – qui comprend pour l’heure 280 médicaments dont l’insuline, plusieurs anti-inflammatoires, l’amoxicilline ou le paracétamol – est en cours de réalisation côté ministère. La version finale de ce document « est attendue pour le mois de juin », a précisé François Braun en milieu de semaine. Reste à savoir si la liste des industriels – qui ont lancé leur propre observatoire des pénuries – rejoindra celle des pouvoirs publics. « La définition actuelle très large a pour effet d'englober jusqu'à la moitié des médicaments commercialisés, ce qui reste trop élevé pour agir efficacement sur leurs éventuelles ruptures », alerte le Leem.
Haut-commissaire au médicament
Pour le président du Leem, la situation urge aussi côté gouvernance. « Il faut un pilotage fort, avec un ou une haut-commissaire au médicament pour assurer une coordination du plan d’action au niveau français et européen. Les pénuries ne disparaîtront pas, ce qu’il faut, c’est tout mettre en œuvre pour que, sur les molécules essentielles, elles n’aient pas lieu », alerte Thierry Hulot.
Le patron du Leem insiste aussi sur la nécessité d’une meilleure coordination des systèmes d’information sur les tensions de médicaments, en cas de risque de pénurie, et ce à chaque niveau de la chaîne. Une façon pragmatique d’éviter le risque d’effet domino, chacun des acteurs de la chaîne de production et de distribution (industriels, pharmaciens, grossistes répartiteurs, prescripteurs) ayant du mal à échanger et à se partager leurs données.
Les industriels répètent enfin et surtout leur appel à une hausse des prix sur les « médicaments en situation de vulnérabilité économique », arguant que leur faible rentabilité risque d'entraîner à terme un risque d’arrêt de production. Un argument qui fait bondir les associations de patients.
Une proposition, incontournable, fait l’unanimité. La gestion des pénuries, pour être efficace, doit être le résultat d’une politique européenne concertée, avec une harmonisation des réglementations au sein des différents États membres.
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