Unis par une pétition mise en ligne mercredi (le manifeste des 30) à l’initiative de la pneumologue Irène Frachon, trente médecins, philosophes et autorités ont décidé de « rappeler au laboratoire Servier et à la profession médicale leurs obligations légales et morales ».
À propos de l’indemnisation des victimes du Mediator par Servier, ils dénoncent la « guérilla juridique » des avocats du groupe et, dans le même temps, la poursuite par certains médecins de leurs partenariats institutionnels avec le laboratoire.
Les signataires exhortent les professionnels de santé à « reconsidérer leurs liens avec le groupe pharmaceutique Servier » et à vérifier si les partenariats noués « sont compatibles avec les principes fondamentaux de la déontologie médicale ».
Des signataires de renom
Parmi les pétitionnaires, on retrouve le cardiologue et député PS Gérard Bapt, le Pr Jean-François Bergmann,
Rony Brauman, ancien président de Médecins sans Frontières, le Pr François Chast, les médecins généralistes et blogueurs Dominique Dupagne et Christian Lehmann, mais aussi Philippe Foucras, fondateur du Formindep, le Pr André Grimaldi, le célèbre généticien Axel Kahn, le philosophe Michel Serres ou encore Didier Sicard, président d’honneur du comité consultatif national d’éthique (CCNE). Plus de 700 personnes avaient signé la pétition, mercredi, à la mi-journée.
Le 24 juin, l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) avait diffusé un communiqué faisant état des « premiers défauts de paiement » de Servier et annonçant la mise en place du dispositif de substitution (par l’ONIAM) prévu par la loi. Servier s’était défendu de toute obstruction dans l’indemnisation des victimes du Mediator. Au 1er juin 2015, 1 012 offres d’indemnisation (pour tous les postes de préjudice) avaient été faites dont la moyenne s’élève à 8 309 euros, précisait alors le laboratoire.
Jeudi 27 août, le groupe français « réfute les accusations » de la pétition et actualise ses chiffres sur l’indemnisation des victimes du Mediator. Selon le laboratoire, 5 350 dossiers ont été étudiés par l’ONIAM, 1 300 ont été retenus par les experts et transmis à Servier pour indemnisation. « Seuls huit cas n’ont pas reçu pour le moment d’offre d’indemnisation, précise le laboratoire. Deux en raison d’un retard de traitement dû à l’afflux de dossiers en juin, quatre parce qu’ils avaient précédemment reçu un avis de rejet de l’ONIAM, et deux autres pour lesquels une expertise en présence du patient a été demandée. »
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