Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s’est félicité, jeudi 27 février, de « l’attractivité de la France pour les investissements industriels américains » lors d’une visite dans une usine des laboratoires Lilly à Fegersheim, près de Strasbourg. Il a rappelé que la France restait la première destination des investissements américains en Europe. Le 9e groupe pharmaceutique mondial, basé à Indianapolis, investit actuellement 90 millions d’euros pour doter cette usine – la plus grosse du groupe Lilly qui a ouvert en 1967 – d’une nouvelle unité de production de cartouches d’insuline, qui entrera en service dans deux ans.
Le site de Fegersheim produit près de 200 millions d’unités médicamenteuses par an, essentiellement de l’insuline et des anticancéreux. Employant 1 500 personnes, l’usine du Bas-Rhin assure, à elle seule, 8 % des exportations pharmaceutiques françaises, avec un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros. Elle exporte 95 % de sa production dans 100 pays du monde et représente 5 % de toutes les exportations produites en Alsace, dont elle est aussi la 4e plus grande usine.
Un secteur dynamique
Tout en se félicitant de cette bonne entente avec les pouvoirs publics français, le président de Lilly France et Benelux, Marcel Lechanteur, a plaidé pour « plus de visibilité dans les politiques économiques et de santé ». Répondant au discours optimiste du ministre sur l’avenir du « Made in France », il a souhaité « plus de flexibilité en matière d’emploi et plus de visibilité fiscale », déplorant aussi les baisses de prix imposées aux molécules innovantes trois ou quatre ans seulement après leur mise sur le marché.
Lilly souligne que « l’évolution réglementaire, économique et fiscale en France menace les investissements et l’emploi », en particulier dans le domaine pharmaceutique. Marcel Lechanteur a pourtant rappelé que ce secteur est un facteur primordial de développement économique, soulignant que chaque emploi dans l’industrie du médicament génère 4,5 emplois dans le reste de l’économie.
Mais visiblement désireux d’éviter les sujets qui fâchent, Arnaud Montebourg a préféré mettre en avant les réussites de la France, affirmant qu’un succès comme celui de Lilly est une belle source d’optimisme. « Je distribue des antidépresseurs aux Français et, grâce à vous, j’en ai une quantité industrielle », a conclu le ministre.
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