113 millions de produits pharmaceutiques contrefaits ou illicites ont été saisis entre le 26 mai et le 4 juin au cours d’une vaste opération menée conjointement par l’OMD (Organisation mondiale des douanes) et l’IRACM (Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments).
14 pays et administrations douanières ont été mobilisés au cours de cette opération : Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Kenya, Mozambique, Namibie, Sénégal, Tanzanie et Togo. La majorité des produits ont été interceptés au Bénin, en Tanzanie et en République démocratique du Congo. La plupart des cargaisons venaient de Chine ou d’Inde.
L’opération, baptisée Biyela 2, a mis en évidence un trafic centré sur des médicaments de première nécessité. Parmi les 113 millions de produits saisis, 32 % étaient des antalgiques, 17 % des anti-inflammatoires, et 5 % des antibiotiques. Des traitements de fond ont aussi été saisis, comme des antituberculeux (17 % des saisies). Nouveauté, des produits vétérinaires sont contrefaits : plus d’un million a été découvert au Bénin au cours de l’opération, et autant au Mozambique.
Biyela 2 (biyela signifie « encerclement » en zoulou) est la 3e opération menée conjointement par l’IRACM et l’OMD. En 2012, l’opération Vice-Grips avait permis de saisir 83 millions de doses en sept jours sur 16 ports maritimes africains. En 2013, avec l’opération Biyela 1, 559 millions de doses avaient été récupérées en 10 jours dans 23 ports africains. Biyela 2 porte à plus de 750 millions le nombre de doses saisies en 27 jours au cours de ces trois opérations.
Un trafic très lucratif
Pour Bernard Leroy, directeur de l’IRACM, « ces chiffres donnent une idée de l’ampleur du trafic global ».
Il dénonce « le silence assourdissant de la communauté internationale » sur ce sujet, et rappelle que la contrefaçon de médicaments, peu réprimée dans beaucoup de pays, est un trafic très lucratif qui rapporte beaucoup plus que celui de la drogue, pour des risques bien moindres. L’IRACM milite pour un net durcissement des peines encourues.
L’institut assure par exemple que dans certains pays, des machines à encapsuler se retrouvent sur le marché de l’occasion à moins de 2 500 euros. « Avec une simple machine entreposée dans un appartement, il est possible de fabriquer 500 000 doses de faux médicaments par jour », déplore l’IRACM.
L’OMD et l’IRACM attirent enfin l’attention sur la mise en vente sur internet de produits censés prévenir ou traiter l’infection au virus Ebola. Ils préviennent qu’« il n’existe actuellement aucun vaccin, médicament ou complément alimentaire mis sur le marché pouvant prévenir ou traiter Ebola. Toute promotion ou vente de ces produits non autorisés est passible de poursuites judiciaires ».
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