LE QUOTIDIEN - Pouvez-vous nous retracer brièvement l’histoire du « New England Journal of Medicine » ?
JEFFREY DRAZEN - Le « New England Journal of Medicine » (NEJM) est le plus ancien journal médical publié de façon continue. En 1811, John Collins Jackson, un médecin érudit de Boston, collabora avec son collègue James Jackson pour créer le premier journal médical dans la Nouvelle-Angleterre. La première édition trimestrielle du « New England Journal of Medicine and Surgery and the Collateral Branches of Medical Science » fut publiée à Boston en janvier 1812. Seize ans plus tard, après avoir fusionné avec le « Boston Medical Intelligencer », il devint le « Boston Medical and Surgical Journal » avec une publication hebdomadaire. La Massachusetts Medical Society l’acheta en 1921 pour 1 dollar. En 1928, il fut renommé le « New England Journal of Medicine » et sa publication se poursuivit de façon hebdomadaire sans interruption.
Quelle est sa place actuelle ?
Le NEJM a le facteur d’impact le plus élevé de l’Institute for Scientific Information (ISI) -53,48- parmi les journaux médicaux qui publiant des travaux originaux. Chaque année, il publie environ 200 articles de recherche choisis parmi plus de 5 000 soumissions par des médecins et chercheurs de monde entier. Aujourd’hui, il y a plus de lecteurs qui accèdent au journal électronique que de lecteurs qui lisent sa version imprimée. Le NEJM a ses bureaux de rédaction à Boston (Massachusetts), dans un espace loué sur le campus de la Harvard Medical School, et un siège social à Waltam (Massachusetts).
Comment entrevoyez-vous le futur du NEJM ?
Le « Journal » a toujours cherché à publier la meilleure recherche. Ses rédacteurs scrutent le monde à la recherche du meilleur travail qui avancera notre compréhension de la biologie de la maladie, qui conduira à de meilleurs tests diagnostiques ou à des progrès thérapeutiques. Ce travail est publié dans un langage qui peut être compris par la plupart des médecins de façon à ce qu’il puisse être utilisé pour améliorer les soins apportés aux patients.
Tandis que nous continuons d’évoluer, notre objectif est de servir les besoins des communautés de cliniciens et de scientifiques. Nous employons les meilleures technologies pour faciliter la publication en ligne rapide des articles et du contenu multimédia. Nous nous sommes engagés à offrir un contenu ayant trait à l’éducation médicale, allant de la formation au maintien de l’accréditation. Nous imaginons un réseau global de cliniciens reliés entre eux par la pratique et la prise en charge des patients.
L’origine des auteurs a-t-elle évolué ces dernières années ?
Au cours des dix dernières années, la recherche est devenue un effort international, et aujourd’hui nous recevons et publions plus de recherches provenant de sources de l’extérieur des États-Unis que de sources américaines. Notre objectif est de trouver le meilleur travail sans tenir compte de son pays d’origine.
Comment les exigences du journal ont-elles évolué ?
Le NEJM s’efforce d’attirer la recherche de la plus haute qualité, et de la présenter sous une forme qui sera le plus utile aux médecins et aux chercheurs. Ceci n’a jamais changé.
Que pensez-vous des journaux médicaux qui relaient les études ?
Le journalisme médical de qualité rend service à ses médecins lecteurs, puisqu’il les tient au courant des dernières nouvelles dans leurs spécialités.
Quelles ont été les plus « belles » études publiées par le NEJM ?
Le NEJM a publié des travaux importants tels que la première démonstration publique de l’anesthésie pour la chirurgie, la première induction de rémission dans la leucémie de l’enfant, la première description de nombreuses maladies infectieuses comme la maladie du Légionnaire, le VIH/Sida, le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), la grippe pandémique H1N1. Nous continuons de publier des travaux qui changeront la pratique médicale.
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