DE NOTRE CORRESPONDANTE
UNE CENTAINE de professionnels de santé ont répondu présents au CHU de Toulouse pour débattre des points clés de l’organisation des soins dans la région Midi-Pyrénées. L’économiste de la santé, Jean de Kervasdoué, ancien directeur des Hôpitaux, et professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, était le grand témoin du jour. Ce spécialiste des questions de politiques de santé a décrit une situation sanitaire française en péril. « Nous avons le système sanitaire le plus cher d’Europe, a-t-il indiqué, 11,7 % de nos dépenses vont dans la santé alors qu’elles plafonnent plutôt autour de 9 % chez nos voisins. De même, la France compte 3 500 hôpitaux et cliniques, contre 2 080 en Allemagne ; mais nous employons pourtant autant de monde dans nos établissements de santé que les Allemands. La loi HPST n’a rien changé à cela, et je ne crois pas aux fermetures hospitalières annoncées pour l’automne. » Voilà pour l’analyse comptable.
Au plan médical en revanche le Sud-Ouest se porte plutôt bien, selon Alain Grand, professeur de Santé publique et directeur de la Conférence régionale de santé et d’autonomie : « L’offre de soins dans la région est complète avec une assez bonne couverture des territoires. » Au sein de cette instance, les spécialistes ont en effet posé un diagnostic qui devra servir de cadre au futur plan régional de santé (PRS).
La région Midi-Pyrénées compte pourtant 11 territoires isolés parmi les 40 repérés dans tout le territoire par la Fédération hospitalière de France (FHF). « C’est vrai que nous avons quelques territoires isolés, mais nous nous en occupons, a estimé pour sa part Jean-Jacques Romatet le directeur du CHU. Nous avons notamment une vraie volonté de partenariat avec la médecine générale, même si ce n’est pas encore abouti, c’est d’ailleurs peut-être l’une des critiques concernant la loi HPST, on ne sent pas les généralistes comme étant des piliers du système, or c’est indispensable. » Le directeur n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier de « jacobine » la loi HPST…
Un découpage en question.
Xavier Chastel, le directeur de l’agence régionale de santé (ARS), lui aussi présent a préféré saluer une « nouvelle dynamique dans une région où le système de santé est performant mais perfectible ». Parmi les points à améliorer selon lui : l’organisation de la PDS, « illisible pour beaucoup » dans la région. C’est pourquoi, il a annoncé la réorganisation des territoires de santé de Midi-Pyrénées en 33 bassins de proximité. Un nouveau découpage qui tiendra compte de la proximité des hôpitaux et des flux de population. « L’objectif est bien de renforcer le rôle du premier recours auprès du médecin traitant, pour autant il n’est pas question de fermer des hôpitaux mais plutôt d’adosser des hôpitaux en difficulté à des hôpitaux plus solides car nous avons un vrai souci de préservation des emplois », a-t-il assuré.
Une promesse qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, dans une région où l’activisme déployé par l’ARS depuis un an a déjà beaucoup heurté les professionnels de santé. D’ailleurs la réaction des libéraux ne s’est pas fait attendre… L’URPS, par la voix de son président le Dr Jean-Louis Bensoussan, a immédiatement exprimé ses doutes : « Je prends acte de la création de ces bassins, mais j’émets quelques réserves quant à l’adéquation de ce découpage avec l’existant et les travaux évolutifs en cours, a-t-il prévenu. Les médecins de l’URPS de Midi-Pyrénées défendront par tous les moyens nécessaires les dispositifs de médecine libérale innovants créés ces dernières années pour s’adapter à l’évolution du système de soins entre autre les régulations libérales de la Permanence des soins. » C’est dit !
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention