Le contact tracing tourne à plein régime. Instauré le 13 mai afin de pister les patients positifs au Covid-19 et leurs cas contacts afin de briser les chaînes de contamination, le dispositif a connu une accélération ces derniers mois : plus de 2 millions de personnes ont été identifiées et contactées par les conseillers de l'Assurance-maladie, a annoncé la CNAM dans un bilan détaillé.
Dans le détail, ce sont plus de 550 000 patients diagnostiqués positifs et plus de 1,5 million de cas contacts qui ont été appelés. Les Français se montrent réceptifs : selon la caisse en tout cas, la semaine dernière, 95 % des patients positifs ont répondu aux appels des conseillers de la Sécu de même 92 % de leurs cas contacts.
La CNAM estime réaliser environ 70 000 appels quotidiens. Avec une moyenne de 2,8 contacts récupérés par malade - chiffre stable depuis le printemps - le directeur général de la CNAM, Thomas Fatome juge que « les gens ne sont pas plus réticents à répondre », même si « le contexte épidémique met sous tension le traçage », a-t-il confié à l'AFP.
24 h de délai entre le diagnostic et l'appel
Alors que des ratés ont été signalés sur les délais, la caisse assure être à la hauteur. Ainsi, 96 % des patients zéro appelés sont contactés « dans les 24 h » suivant la confirmation de leur diagnostic positif, et 81 % des cas contacts sont aussi appelés sous 24 heures après le test positif du patient zéro auquel elles sont rattachées.
En tout, quelque 8 750 équivalents temps plein (ETP) dont 2 500 CDD assurent cette mission de tracing, 7 jours sur 7 en France. Cet effectif pourrait être revu à la hausse, y compris avec le renfort des partenaires de l'Assurance-maladie : agents du régime agricole (MSA), MGEN, régime des mines, caisse des militaires… La mise en place début octobre d'un service de demande d'arrêt de travail en ligne permet aussi de redéployer des effectifs en interne.
La CNAM prévoit d'étendre l'envoi préalable de textos ou de mails « pour que l'appel soit plus efficace », précise Thomas Fatome. Le DG de la CNAM concède que la stratégie des autorités pour endiguer le coronavirus « ne porte pas entièrement ses fruits à ce stade », mais il assure que le traçage participe de la lutte contre l'épidémie et que « si nous n'avions pas fait ça, la situation serait différente ».
Optimisme excessif ? Lundi, le syndicat MG France a livré une analyse beaucoup plus sévère du contact tracing. « Ce système ne marche pas, les médecins généralistes traitants ne peuvent pas accéder aux fiches contact-Covid de leurs patients. Une fois créées par les cellules Covid des CPAM, ces fiches sont en effet verrouillées. Ce verrouillage des fiches contact-Covid ne sert donc à rien. À rien d'autre que nous empêcher de faire notre travail. Et on s'étonne que l'épidémie flambe ? »
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