À l’occasion de la journée mondiale du 1er décembre consacrée au sida, le ministère de la Santé et Santé publique France lancent une nouvelle campagne en faveur du dépistage de l'infection à VIH.
L’épidémie cachée reste donc importante, autour de 25 000 personnes vivant avec le VIH non diagnostiquées, et elle est concentrée chez les hommes (70 %) et dans deux populations : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) (40 %) et les personnes hétérosexuelles d’origine étrangère (migrants originaires d’Afrique subsaharienne pour la plupart) (40 %).
« Cette surreprésentation se retrouve dans les chiffres de découvertes des infections à VIH depuis 2003, date de mise en place de la déclaration obligatoire du VIH » expliquent les Drs Anne Simon (CHU Pitié Salpêtrière, Paris) et Éric Billaud (CHU de Nantes) dans l’éditorial du BEH consacré à la thématique du VIH.
Si la majorité des HSH se reconnaissent comme appartenant à une communauté dont les pratiques sont à risques, comme en témoigne l’enquête Prevagay mené chez les hommes fréquentant les lieux de convivialité gay, ce n’est pas le cas de tous. Les enquêtes menées chez les donneurs de sang - longtemps exclus du don - identifiés séropositifs à cette occasion ont montré que ces derniers évaluent parfois mal le poids de leurs comportements à risque.
Dans la population des migrants, l’enquête Parcours a mis en évidence qu’entre 35 % et 50 % des migrants d’Afrique subsaharienne vivant avec le VIH ont été contaminés après leur arrivée en France, et particulièrement ceux vivant en situation de précarité. L’enquête AfroBaromètre 2 016 montre là encore que ces personnes ne se reconnaissent pas comme appartenant à une communauté exposée.
Moins de nouvelles contaminations chez les hétéros
Chaque année en France, environ 6 000 personnes découvrent leur séropositivité au VIH. Entre 2013 et 2016, le nombre de découvertes de séropositivité continue à diminuer chez les hétérosexuels (3 200 découvertes en 2016). Cette diminution est surtout observée chez les hommes, qu’ils soient nés en France ou à l’étranger. Chez les HSH par contre, le nombre de découvertes reste stable (2 600 découvertes en 2016).
Les HSH et les hétérosexuels nés à l’étranger (dont les 3/4 sont nés dans un pays d’Afrique subsaharienne) restent les deux groupes les plus touchés et représentent respectivement 44 % et 39 % des découvertes en 2016. Quant aux hétérosexuels nés en France et les usagers de drogues injectables, ils représentent respectivement 15 % et 1 % des nouveaux cas diagnostiqués.
Trop de détections au stade Sida
En 2016, 43 % des découvertes de séropositivité concernaient des personnes déclarant n’avoir jamais été testées auparavant. Plus d'un quart (27 %) était détecté positifs à un stade avancé de l'infection, chiffre qui ne diminue pas depuis 2013. La proportion de ces diagnostics tardifs (diagnostic au stade sida, ou CD4 < 200/mm3 hors primo-infection) est toujours plus élevée chez les usagers de drogue intraveineux (43 % de diagnostics à un stade avancé en 2016).
Chez les hétérosexuels, le risque est toujours plus élevé quand on on est né à l’étranger et quand on est de sexe masculin (40 % des hommes nés à l’étranger contre 35 % des hommes nés en France ; et 32 % des femmes hétérosexuelles nées à l’étranger versus 26 % nées en France). Chez les HSH, cette proportion est de 18 %.
Moins de syphilis mais toujours des gonos et des chlamydia chez les HSH
Concernant les IST bactériennes, la progression des infections à gonocoque et des infections anorectales à Chlamydia trachomatis se poursuit chez les HSH. Par contre, le nombre de syphilis n’augmente plus en 2016 dans cette population. Le dépistage régulier des IST bactériennes, couplé à celui du VIH, reste indispensable.
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