Parmi les médicaments en développement présentés à l'ESC, le LCZ696, qui associe au valsartan un inhibiteur de la néprilysine (enzyme impliquée dans la dégradation des peptides natriurétiques, de la substance P et de la bradykinine) fait une entrée fracassante. Et ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques dans l’insuffisance cardiaque.
Dans l'étude PARADIGM-HF- présentée à Barcelone, ce traitement a permis, par rapport à l'enalapril, une réduction de la mortalité cardiovasculaire de 20 % (13.3 % vs 16.5 %) et du risque d'hospitalisation pour IC de 21 % (12.8 % vs 15.6 %, p<0.0001 pour les deux). Le LCZ696 réduisait aussi la mortalité toute cause de 16 % ainsi que la symptomatologie et le handicap fonctionnel.
Un bénéfice « du même ordre que celui apporté antérieurement par les IEC dans les années 90 et obtenu non pas versus placebo mais versus une molécule éprouvée dans l'IC, chez des patients recevant par ailleurs un traitement optimal avec, en particulier, bêtabloqueurs et antagonistes des minéralocorticoïdes », s’est félicité le Pr John McMurray, co-investigateur de l’étude.
L'étude avait inclu 8?399 patients présentant une insuffisance cardiaque de classe II à IV dans la classification NYHA, avec FEVG ≤ 40 %. Ces patients ont été randomisés en 2 groupes – LCZ696 200 mg deux fois par jour ou enalapril 10 mg 2 fois par jour –, en association aux traitements classiques de l'IC. Elle a été arrêtée de façon prématurée après 27 mois compte tenu de la nette supériorité du LCZ696 sur l’énalapril
Côté tolérance, les auteurs rapportent davantage d'hypotensions symptomatiques que sous énalapril (14 % vs 9,2 %, p< 0,001) mais entraînant rarement l'arrêt du traitement. Ceux-ci étaient d'ailleurs moins fréquents sous LCZ696 (10,7 % vs 12,3 %, p=0,03) et le risque d'angioedème grave particulièrement redouté dans cette famille thérapeutique n'était pas augmenté.
La fin des IEC ?
Pour le Pr Alain Cohen-Solal (Paris) « cet essai clinique aura des implications majeures en pratique quotidienne et ses conclusions devraient nous amener non pas à rajouter une molécule au traitement existant mais à remplacer l'IEC par le LCZ696 chez nos insuffisants cardiaques ».
Par ailleurs, la question de son intérêt dans l'IC à fonction cardiaque préservée devrait se poser rapidement estime le Pr Michel Komajda (Paris) qui discutait l'étude.
Le laboratoire Novartis qui développe le LCZ696 devrait demander l'AMM auprès de la FDA fin 2014 et auprès de l'EMEA en 2015.
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